Ce n’est un secret pour personne : dans certains quartiers, police et délinquants s’écharpent. Parfois, les uns passent dans le camp des autres. Rarement, les forces de l’ordre sont poursuivies pour avoir commis, elles aussi, des infractions. Quand elles passent devant la justice, c’est souvent grâce aux images récupérées par les médias, filmées par des témoins, à l’insu des auteurs. Les Jours n’ont pas rencontré, dans ces mois de voyage à travers les tribunaux français, de policiers présentés en comparution immédiate. Cela ne doit pas arriver souvent tant les dossiers qui les impliquent sont entourés d’une pression intense, et les derniers exemples de violences policières médiatisées l’ont magistralement montré. Mais les policiers peuplent les dossiers de CI, sans aucun doute. Et leur implication n’est parfois pas aussi claire que leurs procès verbaux laissent à penser. Le 9 mai, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), on l’a compris très vite. L’avocate d’Adama S. a annoncé presque d’emblée : « Une plainte IGPN a été déposée. »
En 2020, 5 420 signalements ont été faits sur la plateforme de la police nationale. Cela a donné lieu à l’ouverture de 1 101 enquêtes judiciaires. 48,5 % d’entre elles concernaient des violences. En fin de course,