Dans certains tribunaux, on court après le temps. On s’attend à quitter la salle d’audience alors que le reste de la ville est déjà au lit. On voit l’huissier tendre des dossiers cartonnés au président sans que leur pile ne s’amenuise. Sous les lumières artificielles, on oublie l’heure du jour (ou de la nuit). Le tribunal d’Annecy n’est pas de ces palais-là.
Le mardi 10 mai, alors que frappent les premières températures estivales de l’année sur la ville des Alpes, pas d’audience. Pas de comparution immédiate (CI), non plus de correctionnelle simple, ni d’assises. Le tribunal est vide. Le lendemain, Les Jours s’enthousiasment à la vue de l’inscription des CI au planning : « Salle B
Le rythme judiciaire annécien étonnerait plus d’un habitué de la justice du quotidien, où l’on tente de rattraper les heures.