Une seule certitude à l’aube du premier tour, ce dimanche 10 avril : les abstentionnistes feront, en grande partie, l’élection. Même si la présidentielle est considérée comme un scrutin plus mobilisateur que les autres, l’abstention est annoncée à un niveau élevé, environ 30 % des inscrits, selon les prévisions des instituts de sondages. Autrement dit, le spectre du 21 avril 2002, où l’abstention avait atteint un niveau record, 28,4 %, et où le candidat d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, avait réussi à se hisser au second tour, plane de nouveau. Vingt ans plus tard, l’entrée en course tardive du candidat sortant, Emmanuel Macron (lire l’épisode 2, « La lettre de Macron et le néant de la campagne »), n’a pas aidé à réveiller l’intérêt déjà limité des électeurs pour une campagne longtemps sous Covid, puis marquée par la guerre en Ukraine. Chaque camp tente donc de mobiliser ses soutiens potentiels pour s’assurer qu’ils se rendent bien aux urnes. À l’image d’une Marine Le Pen martelant « si le peuple vote, le peuple gagne » lors de ses deux derniers meetings, le 3 avril à Stiring-Wendel, un bastion ouvrier du nord de la Lorraine, puis ce jeudi à Perpignan, la seule ville de 100 000 habitants dirigée par le Rassemblement national (RN).
Même appel très appuyé du côté de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de l’Union populaire (du nom de sa campagne) répète dans