«On peut inviter Mamie le 24, alors ? » « Et pour le 31, qu’est-ce qui est autorisé ? » Nouvel épisode du Journal de reconfinement, le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Adieu le confinement… Malgré un nombre de nouveaux cas de Covid-19 en légère augmentation ces derniers jours, et même si l’objectif de 5 000 nouveaux cas le 15 décembre, annoncé par Emmanuel Macron (lire l’épisode 16, « Redéconfinez-moi, mais pas tout de suite, pas trop vite… »), ne sera pas atteint, le déconfinement partiel aura bien lieu à cette date. « Mardi prochain, comme nous l’avions annoncé, nous passerons à une nouvelle étape », a annoncé ce jeudi Jean Castex, au cours d’une conférence de presse. Cependant, « les règles seront plus strictes que prévues » : « Les établissements recevant du public resteront fermés trois semaines de plus », a ajouté le Premier ministre. Les cinémas, théâtres, musées, casinos, zoos… ne rouvriront donc pas avant le 7 janvier et seulement si la situation sanitaire s’améliore d’ici là.
…et retour du couvre-feu. Comme prévu, à partir du 15 décembre, un couvre-feu sera bien mis en place, mais il sera avancé à 20 heures (et non 21 heures, heure qui était d’ailleurs celle du précédent couvre-feu, en octobre). Il prendra fin à 6 heures du matin. Cela veut dire que si, en journée, l’attestation ne sera plus obligatoire et qu’il sera donc possible de se déplacer sans limite en France, elle restera en vigueur le soir. « À 20 heures, chacun devra rester chez soi, sauf exception », a précisé Gérald Darmanin. Parmi les exceptions, il y aura les trajets domicile- travail ou la promenade avec son animal de compagnie. Mais ceinture sur la balade en plein air le soir, « dans la mesure où elle pourra se dérouler en pleine journée », a ajouté le ministre de l’Intérieur. Aucune date de fin de couvre-feu n’a été communiquée.
Noël > Nouvel an. Le couvre-feu n’aura qu’une exception : le réveillon de Noël. Pour celui du 31 décembre, et contrairement à ce qu’avait indiqué Emmanuel Macron le 24 novembre dernier, il ne sera pas autorisé de sortir de chez soi à partir de 20 heures. « Ce réveillon concentre tous les ingrédients d’un rebond épidémique, nous devons être raisonnables », s’est justifié Jean Castex, en évoquant les « retours d’expérience » des fêtes de Thanksgiving aux États-Unis et au Canada. Et attention à ceux qui voudront tout de même sortir pour la Saint-Sylvestre : « 100 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour faire respecter cette décision », a annoncé Gérald Darmanin, ajoutant qu’il sera « intransigeant sur les fêtes sauvages ». Mais, au fait, pourquoi ne pas avoir pris la même décision pour Noël, alors ? « Noël occupe une place à part. C’est un moment où se forgent les premiers grands souvenirs des tout-petits », a expliqué le Premier ministre. C’est mignon tout plein.
Mystère sur les nouveaux cas. Au cours de cette conférence de presse, le gouvernement a été incapable d’expliquer pourquoi le chiffre des nouveaux cas de Covid avait arrêté de baisser et remontait même légèrement (14 000 nouveaux diagnostics ont été effectués ce jeudi, contre 12 000 jeudi dernier). Plusieurs raisons ont été avancées par Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran : un « relâchement collectif », « le brassage des populations » dû au « relâchement des mesures », « la réouverture des commerces », « le facteur climatique » avec le froid et l’humidité qui touchent actuellement la France. Par ailleurs, « on constate la même évolution au même moment dans d’autres pays européens », dixit Jean Castex. Le mystère s’épaissit.
Cyberattaque. L’Agence européenne des médicaments a été la cible ce mercredi d’une cyberattaque. Basée à Amsterdam, aux Pays-Bas, elle délibère actuellement sur la délivrance d’autorisations pour plusieurs vaccins contre le coronavirus (lire l’épisode 17, « Vaccins : questions pour une injection »). Et ce sont justement des documents remplis par les laboratoires Pfizer et Biontech, qui ont été piratés.
Salomon censeur raté. Jérôme Salomon aurait tenté, en vain, d’influer sur un rapport datant de 2019 afin de cacher l’insuffisance du stock de masques détenu par l’État. C’est la principale découverte de la commission d’enquête du Sénat sur la crise du Covid-19, dont le rapport a été publié ce jeudi. Les sénateurs ont mis au jour un échange de mails entre le directeur général de la santé et le patron de l’agence Santé publique France, dans lequel Jérôme Salomon demande de modifier la conclusion d’un rapport d’experts. Celui-ci recommandait que la France dispose d’un stock stratégique d’un milliard de masques. Le directeur général de la santé souhaitait supprimer le mot « stock » et le remplacer par « besoin »… Finalement, le rapport d’expertise a été publié sans prendre en compte cette demande.
Vaccin évalué. C’est la première évaluation indépendante sur le vaccin développé par Pfizer-Biontech. Elle a été menée par le New England Journal of Medicine et publiée ce jeudi. Dans un éditorial, la revue scientifique estime que les résultats démontrent un « triomphe » du vaccin. Certes, il y aurait des « problèmes mineurs » dans les données, notamment l’inconnue sur la capacité du vaccin à prévenir les formes asymptomatiques de la maladie. « Néanmoins, conclut la revue, les résultats de l’essai sont suffisamment impressionnants pour rester valables dans n’importe quelle analyse. »
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Comment s’occuper pendant le reconfinement ? Comme on n’est pas sortis, autant faire de la spéléologie sur Les Jours. Il y a cinq ans, à l’issue de la COP21, était signé l’accord de Paris sur le climat qui prévoyait de contenir le réchauffement climatique au-dessous de 2 degrés. Bilan : on est à +3 degrés. Comment être étonnés, étant donné que la COP21 était avant tout une énorme entreprise de com et de greenwashing pour les entreprises, comme le racontait déjà cet épisode d’une des toutes premières obsessions des Jours, Good com, bad COP, à lire ici, exceptionnellement en accès libre.
Et après qu’est-ce qu’on fait ? Après, on s’abonne aux Jours, c’est évident. Ou alors on offre un abonnement, parce que peut-être qu’on n’aura pas de réveillon… mais on aura toujours des cartes cadeau !