«Bon, ce vaccin, il arrive quand pour mon grand-père ? » « Le couvre-feu à 18 heures, qui est concerné ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Huit à six. Contrairement à ce que spéculaient certains (lire l’épisode 32, « Vaccins : attention, ça va piquer »), le conseil de défense qui s’est réuni ce mardi a exclu la mise en place d’un nouveau confinement. Mais il a décidé d’avancer le couvre-feu à 18 heures pour les départements et métropoles où le seuil d’alerte maximum est dépassé, c’est-à-dire quand le taux d’incidence est supérieur à 250 cas pour 100 000 habitants. Seraient ainsi concernés les régions Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Bourgogne-Franche-Comté. La liste définitive doit être dévoilée le 1er janvier et la mesure appliquée dès le lendemain. Le couvre-feu restera en vigueur un temps indéterminé. Il durera « le temps nécessaire pour vérifier une stabilisation voire une amélioration de la situation sanitaire », a indiqué ce mardi soir le ministre de la Santé Olivier Véran, au cours d’une interview sur France 2.
Maires pas contents. Alors que plusieurs maires demandaient un reconfinement de leur population, le refus du gouvernement les a irrités. « Déception à la suite de l’intervention d’Olivier Véran, a tweeté Jean Leonetti, maire Les Républicains (LR) d’Antibes, dans les Alpes-Maritimes. On nous propose une avancée du couvre-feu à 18 heures à “géographie variable” dont l’efficacité sanitaire n’est pas établie. » La mesure « aura très peu d’impact » et elle « va être très difficile à mettre en place », a pour sa part réagi sur France Info Arnaud Robinet, maire LR de Reims, dans la Marne, ajoutant : « Ne nous voilons pas la face : il y aura un confinement au mois de janvier parce que nous n’aurons pas maitrisé cette épidémie. Là, on recule pour mieux sauter. »
Cinés, restos… pas rouverts. Il était normalement prévu que, le 7 janvier prochain, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle mais aussi les remontées mécaniques des stations de ski rouvrent. Sauf surprise, il semble bien qu’il faudra encore attendre. Au cours de la même interview sur France 2, Olivier Véran a indiqué qu’il paraissait « difficilement concevable à ce stade de lever la totalité des contraintes ». Le ministre de la Santé a toutefois précisé que le gouvernement avait besoin de voir l’effet de Noël et du Nouvel An avant d’officialiser un report la semaine prochaine.
Un vaccin qui va piano… C’est la polémique qui monte. Pourquoi aussi peu de personnes ont bénéficié d’une injection en France depuis dimanche, date du début de la campagne de vaccination ? Ce mercredi, le nombre de doses administrées dans l’Hexagone était de 138… contre 78 000 en Allemagne et un million en Grande-Bretagne (où la campagne a certes débuté dès le 15 décembre). Réponse d’Alain Fischer, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale contre le Covid-19 en France : « Le vaccin est difficile à transporter, difficile à conserver. Ça prend du temps. C’est compliqué. » Selon ce dernier, « il y a un plan qui a été mis en place et d’ici février, près d’un million de personnes » résidant dans des Ehpad auront été vaccinées. Comme le signale également le Huffington Post, cette semaine est en réalité un faux départ. Il a toujours été prévu (comme l’indique ce document du ministère de la Santé) que la campagne de vaccination massive ne démarrerait qu’à la mi-janvier, lorsque les pharmacies locales qui alimentent les Ehpad recevront les doses de vaccin. À partir de cette date, on pourra juger si la France a rattrapé son retard… ou non.
Covid > Grippe. C’est l’un des effets secondaires de l’épidémie de coronavirus : cette année, la grippe ne circule pas sur le territoire français. Selon Santé publique France, depuis le 5 octobre, aucun cas grave de grippe n’a été signalé aux autorités sanitaires. L’épidémie de l’hiver dernier avait touché 1,25 million de personnes et généré 59 476 passages aux urgences.
Réveillonner quand même ? Attention, si vous comptez fêter le réveillon de la Saint-Sylvestre en ne respectant pas les consignes gouvernementales : le ministère de l’Intérieur promet que 100 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser la soirée et la nuit du Nouvel An. L’objectif prioritaire fixé aux forces de l’ordre est la lutte contre les fêtes clandestines chez les particuliers ou sur l’espace public. Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a ainsi appelé ses policiers à organiser une « veille des réseaux sociaux en amont » pour détecter l’organisation d’événements festifs. Rappelons cependant que si vous organisez une fête à votre domicile, les forces de l’ordre ne pourront intervenir qu’en cas de plainte pour tapage nocturne.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En lisant sur Les Jours cette histoire qui montre que le numérique peut servir à identifier les migrants morts en mer. Taina Tervonen, qui a reçu le prix Louise-Weiss du journalisme européen pour sa série Les disparus, prolonge ainsi son récit sur la trace du millier de personnes mortes noyées en 2015 dans le naufrage d’un chalutier en Méditerranée.
Et après qu’est-ce qu’on fait ? D’abord, on lit les 22 épisodes précédents des Disparus, l’enquête exceptionnelle de Taina Tervonen. Et si, par exemple, on a oublié Noël, on ne panique pas : Les Jours et leurs magnifiques cartes cadeau à offrir par mail ou à imprimer sont toujours là afin de faire profiter ses proches d’un journalisme de qualité.