Ce lundi 19 octobre, à quinze jours de l’élection présidentielle qui doit départager Donald Trump de Joe Biden, la Cour suprême des États-Unis s’est de nouveau invitée dans la campagne électorale. Dans une décision lapidaire et non motivée de quatre lignes, la Cour – en effectif réduit à huit juges dans l’attente de la confirmation par le Sénat de la nomination présidentielle d’Amy Coney Barrett (lire l’épisode 22, « Amy Coney Barrett, garantie avec conservateurs ») – a refusé d’accepter le recours déposé par le parti républicain de Pennsylvanie. Il visait à faire interrompre, le temps d’une étude sur le fond, l’extension du délai de réception des bulletins par correspondance à trois jours après l’élection, qui avait été octroyée par la Cour suprême de l’État. Pour accorder ce recours suspensif, la Cour suprême avait besoin de cinq juges. Or le juge en chef conservateur John Roberts, confirmant sa volonté de jouer le rôle de pivot modérateur (lire l’épisode 13, « Intrigues à la Cour suprême américaine »), a rejoint les trois progressistes (Stephen Breyer, Sonia Sotomayor et Elena Kagan, nommés par les démocrates Bill Clinton et Barack Obama). Mais la décision précise que les quatre autres juges (conservateurs), dont les deux désignés par Donald Trump – Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch – auraient, eux, accordé ce recours aux républicains. Cela souligne à quel point la probable confirmation d’Amy Coney Barrett, qui a explicitement refusé de se récuser de possibles contentieux électoraux concernant le président Trump, pourrait influencer de façon déterminante l’élection à venir.