De Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais)
C’est une boîte carrée qui contient cinq livres reliés à la tranche couleur charbon. « Ça pèse 8 kilos et c’est la fierté de ma vie ! », sourit Jean-François Caron, le maire Europe Écologie-Les Verts (EELV) de Loos-en-Gohelle, commune de 6 800 habitants, dans le Pas-de-Calais. Les cinq tomes plantés en haut d’une armoire de rangement dans un bureau qui donne sur la place principale, avec vue imprenable sur les deux terrils les plus hauts d’Europe, constituent la candidature à l’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial. Le maire écolo l’a portée à bout de bras jusqu’au classement en 2012 par l’Unesco. Il en est convaincu depuis toujours : pas d’avenir si l’on renie son identité, pas de transition sans assumer son passé. Ce naturaliste par passion sait bien qu’on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Dans cette région pauvre, où le Rassemblement national grignote territoires et voix aux bastions socialistes et communistes, pas d’écologie sans fierté ouvrière.
Aux dernières municipales, Hénin-Beaumont, à 10 kilomètres à l’est, est restée sous la coupe du RN Steeve Briois, et Bruay-la-Buissière, à 25 kilomètres à l’ouest, est devenue la seconde ville RN du Pas-de-Calais. Jean-François Caron, lui, a été réélu pour la quatrième fois, avec 100 % des voix, sans liste concurrente. L’édile garde en mémoire les précédentes éditions où les ex-frontistes avaient fait quelques tentatives.