«J’ai prévu de ne pas me faire aider parce que je ne pense pas que ça pourrait changer quoi que ce soit », répond Samuel quand je lui demande s’il va aller ou non consulter un psy. « Quand il y a un éléphant dans le salon, on peut porter des lunettes pour le voir plus petit mais il y aura toujours un éléphant dans le salon », image le naturaliste lyonnais, qui préfère les petites bestioles. Il y a quelques années, Samuel a fait « un burn-out » et il a bien connu « tout ça ». Il se « méfie » d’autant plus désormais « de tout ce qui tend à nous faire vivre autrement une réalité très insupportable ». Surtout en ce moment où « la frontière est assez ténue entre proposer d’aller mieux et proposer de bouffer sa merde avec le sourire ! » Comme le dit le psychiatre et psychanalyste Robert Neuburger, exprimer sa rage permet de ne pas s’effondrer (lire l’épisode 4, « “Il y a une carence relationnelle incroyable en ce moment” »). C’est ce qui commence à faire défaut à Samuel d’ailleurs, privé de sa communauté pour « serrer les rangs, faire collectif » contre ce qu’il considère comme une « grosse offensive anti-écolo » en ce printemps. Il a décidé de relancer son blog et envisage de créer une chaîne YouTube. « Ça m’éviterait de ruminer ma colère dans mon coin », a-t-il identifié. Frédéric a, lui aussi, trouvé ses « thérapies » en cessant de s’informer en continu (lire l’épisode 2, « Laisse-moi zen zen, Zoom ! »), que ce soit à la radio ou la télé, pour courir une heure chaque jour en compagnie d’AC/DC. « Je chercherai un psy quand je n’arriverai plus à trouver une échappatoire ni un équilibre », prévoit, vigilant, le cadre de santé dans le Béarn. Romain le scénariste et Elhia l’étudiante ont, eux, confié leur désir d’« aller voir quelqu’un » dès notre premier entretien, en janvier dernier.