«Ce matin, une collègue m’a rapporté l’anecdote suivante. Alors qu’elle visitait un collège, elle a demandé à des élèves ce qu’ils voulaient faire plus tard. Un tiers de la classe a répondu : “influenceur !” » Ces paroles ont été prononcées par le député socialiste Arthur Delaporte, lors de l’examen en commission de la proposition de loi pour lutter contre les dérives des influenceurs, qu’il a portée avec le député Renaissance Stéphane Vojetta au printemps dernier (lire l’épisode 1, « Influenceurs : le plus jeune métier du monde »). Courons vérifier cela : rendez-vous est pris dans le sud des Hauts-de-Seine, au collège Thomas-Masaryk de Châtenay-Malabry. Un établissement d’un milieu populaire, où une dizaine d’ados de quatrième et de troisième se prêtent de bonne grâce au jeu des questions-réponses, pour raconter comment ils perçoivent les influenceurs.
Autour de la table, Ena, Ouissal, Mariam, Tidiane, Anas, Sarah, Khadija, Sofia, Fatouma et Rifatul. Une petite gêne est palpable, raconter qui on suit sur les réseaux, c’est un peu se dévoiler devant les autres. Mais très vite, quand le tour de table commence, un nom fuse : la plupart des filles suivent Poupette Kenza. La Normande exilée à Dubaï qui étale sa vie sur les réseaux a la cote. « Elle partage beaucoup de choses, ça permet de voir qu’elle partage la réalité alors que certains nous mentent sur leur vie », explique Ouissal, qui la suit au quotidien.