Se rendre compte qu’on a trouvé le bon ton, les bonnes histoires, que ça accroche. Et que les abonnés affluent. Comprendre que ce que l’on partage suscite l’intérêt, qu’une communauté est en train de se créer autour de ses publications. « C’est l’étape de surprise », décrit le sociologue Joseph Godefroy, dont la thèse portait sur « Des influenceurs sous influence ». « Celle où l’on prend conscience que ce que l’on raconte intéresse vraiment des gens. » Vient alors une période d’euphorie, où les créateurs de contenu vont souvent passer par plusieurs phases d’ajustement, parfois après avoir trop échangé avec leurs abonnés, en oubliant de se préserver ou en devenant trop intimes avec eux. Tous en sont conscients : c’est ce lien avec une communauté qui leur permettra d’aller plus loin. Et, peut-être, de franchir une seconde étape : celle de vivre un jour de leur activité. Alors, jusqu’où aller avec eux ?
Chez les influenceurs et influenceuses les plus jeunes, ou bien chez celles de la téléréalité, il n’est pas rare que la communauté ait un surnom. Le plus célèbre est certainement celui des « poupettes », qu’attribue Poupette Kenza aux millions de femmes qui la suivent. Mais on retrouve les habituels sobriquets que l’on donne habituellement à un amoureux ou une amoureuse ou à de très proches amies
Ces échanges vont peu à peu s’immiscer dans la création de contenu, modifiant la trajectoire envisagée par le ou la créatrice.