Bonne année et surtout la sobriété ! S’il est un mot que les édiles de France et de Navarre ont placé dans leurs vœux 2023, c’est bien celui-là. Comme à Saint-Marcellin, en Isère, où le maire (Les Républicains) Raphaël Mocellin a harangué la foule : « La sobriété, c’est aux générations futures que nous la devons. » Arnaud Dumontier, son homologue (tout aussi LR) de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, a, lui, annulé la cérémonie, préférant mettre le prix des petits fours
Emmanuel Macron a décidé de poser des questions : « Aura-t-on des coupures d’électricité ? » Réponse de celui qui ne pouvait pas prédire la crise climatique : « Si nous continuons à économiser l’énergie, comme nous le faisons depuis quelques mois, et comme je vous l’annonçais dès le 14 juillet dernier, et que nous continuons de remettre en service nos réacteurs nucléaires comme prévu, nous y arriverons. C’est entre nos mains. » Voilà, c’est entre nos petites mimines. Il est vrai que l’hiver est finalement doux et que RTE (Réseau de transport d’électricité) a indiqué que les risques de coupures du réseau électrique s’éloignent. Par conséquent, peut-être n’est-il pas si nécessaire de se mouiller de trop avec cette histoire de sobriété à haut potentiel révolutionnaire.

« C’est un concept orthogonal au logiciel de pensée du gouvernement, au modèle libéral qui repose sur l’entrepreneuriat, le développement individuel, le bien-être trouvé à travers le succès économique et qui repose sur l’idée d’abondance », analyse Mathieu Saujot, économiste et directeur du programme Modes de vie en transition à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Chez les acteurs de la lutte contre le changement climatique plane donc la menace que la sobriété version gouvernementale, lancée au pied du mur de la