Un an après la mort de Mahsa Jina Amini, arrêtée pour « port de vêtements inappropriés », notre correspondante iranienne anonyme, qui a quitté Téhéran en janvier dernier pour rejoindre la France où sa demande d’asile est en cours, se souvient. Elle sort également de son anonymat : elle s’appelle Negareh Ayat, elle est peintre et elle n’oublie pas Mahsa.
«Il y a un an, une jeune femme iranienne terminait ses vacances estivales par une visite de Téhéran. Elle est morte brutalement en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs. Le monde entier se souviendra à jamais de son visage. Elle s’appelait Mahsa Jina Amini. Mais elle n’est pas la première victime de la violence des mollahs. Il y a vingt ans, la photojournaliste irano-canadienne Zahra “Ziba” Kazemi a été tuée en détention de la même façon que Mahsa. Le féminicide est l’une des armes principales du régime islamique en Iran.
Comment peut-on oublier Mahsa ? Comment peut-on oublier les yeux de Nika, le sourire de Sarina, la joie de vivre de Mahan, l’enthousiasme de Nassim, la résistance ferme de Fatemeh Sepehri toujours détenue en prison, la surprenante audace de Sepideh Gholian, l’espoir perdu de Mohsen Shekari, la fierté de guerrier de Majidreza Rahnavard ? Comment peut-on oublier toutes les injustices et toutes les violences commises par le régime islamique en Iran ? Chacune des victimes de la révolution depuis un an en Iran est une raison de plus pour se battre contre le dictateur.
Aujourd’hui, tout le monde m’interroge sur la situation actuelle en Iran : la flamme de la révolution est-elle encore vivante ? Ma réponse est oui, un oui fort et clair.