Ici Téhéran

Le 13 septembre 2022, Mahsa Jina Amini, étudiante de 22 ans d’origine kurde, est en vacances à Téhéran quand la police des mœurs l’arrête, lui reprochant de mal porter son voile. À son frère présent lors de l’arrestation, les policiers disent qu’elle sera relâchée après un rappel sur le port du voile, mais elle tombe dans le coma le jour-même et décède le 16 septembre. La police affirme que Mahsa Jina Amini souffrait d’un problème cardiaque – ce que dément sa famille –, tandis qu’un scanner d’un crâne présenté comme celui de la jeune femme est diffusé sur la chaîne de télé basée à Londres Iran International, qui montre « une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral ». Très vite, des étudiants commencent à manifester et les protestations gagnent les rues, où des femmes se dévoilent en public. Sur la tombe de Mahsa Jina Amini est inscrit : « Tu n’es pas morte car ton nom sera notre nom de code. »

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Dans les manifestations, les cris incessants de « Mort au dictateur » s’adressent à lui, Ali Khamenei. En quarante-trois ans de République islamique, il n’est que le deuxième guide suprême d’Iran. C’est l’ayatollah Khomeini qui a inauguré la fonction en 1979 dans cette théocratie où il est la toute première autorité du pays, au-dessus du président de la République. En poste depuis 1989, Ali Khamenei, 83 ans, souffrirait d’un cancer. Il a déjà essuyé d’importants mouvements de protestation du peuple iranien, notamment en 2009 et en 2017-2018, à chaque fois violemment réprimés par le pouvoir.

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