«Ce ne sera qu’un déménagement de plus… mais j’espère qu’il adviendra le plus tardivement possible ! » Même si Tammam Jaamour tente de prendre la chose avec humour et philosophie, de l’inquiétude transparaît de ses mots. « C’est parce que nous sommes maintenant réfugiés que nous devons déménager », précise son frère Wissam. Depuis que les membres de cette famille syrienne relocalisée en France* ont obtenu, le 2 février, le statut de réfugiés, les démarches s’accélèrent, aux répercussions importantes pour leur avenir. Les Jaamour sont arrivés à Saint-Nazaire en septembre. Et il va encore falloir s’en aller.
Les six membres de la famille ne sont plus demandeurs d’asile mais des « personnes de droit commun », selon l’expression de Didier Leschi, le directeur de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration). Première conséquence : ils ont perdu l’allocation mensuelle pour demandeurs d’asile (ADA) qui était de 23,80 euros par jour pour toute la famille, et bénéficient maintenant du revenu de solidarité active (RSA) – accordé à toute personne de plus de 25 ans sans aucune ressource – pour un total d’à peu près 1 500 euros par mois. La deuxième conséquence a trait au logement. Comme l’indique Didier Leschi, « notre souci est que les personnes qui ont obtenu des papiers sortent le plus rapidement possible des dispositifs Cada et Atsa ».