«L’information ne s’arrête jamais », comme on dit sur i-Télé. En direct live
, comme on disait sur un vieux Canal+ en voie d’extinction. Aujourd’hui, première mondiale de la presse des internets du futur de dans demain, Les Jours vous présentent : L’empire, l’épisode en direct. Oui, en direct, comme le font régulièrement les séries américaines pour marquer un de leur moments cruciaux : cet article, sous vos yeux ébahis d’abonnés heureux (on espère), s’enrichira au fur et à mesure de la journée, décisive pour Canal+.
Ce jeudi, l’Autorité de la concurrence donne en effet son feu vert, orange ou rouge au deal entre Canal+ et BeIn Sports et c’est la couleur de ce feu qui détermine depuis des mois la conduite de l’empire Bolloré. Ce jeudi aussi seront connus les résultats des élections internes de Canal+, celles où, sur la liste de la CGT, se présente l’équipe du Zapping que Bolloré veut occire. Côté vote, tiens, on vous en remet une louche ? Depuis lundi, la rédaction d’i-Télé met des bulletins dans une urne électronique pour décider si la direction de la chaîne info va se manger une motion de défiance dans les dents, après l’annonce de la suppression d’une cinquantaine de postes et la menace de devoir fournir des publireportages à l’antenne. Tout ça sur fond d’un flot de départs – plus ou moins volontaires – de Canal+ qui se succèdent à un rythme effréné après celui de Maïtena Biraben jeudi dernier. Un jour fou, une semaine folle, une année dingue pour Canal+.

Oui, on dramatise un peu mais bon. Toujours moins que Vincent Bolloré. Le saigneur et maître de Canal+ n’est certes pas connu pour faire dans la nuance, mais là. Pour obtenir l’aval de l’Autorité de la concurrence, il a chaussé ses bottes de béton, enfourché son tank et sorti les lance-roquettes. À côté, une vache dans un couloir serait d’une discrétion de violette. Par exemple ? Par exemple, Bolloré ne cesse de charger la barque de Canal+ agitant ses grosses pertes, étrangement grosses même. Allant jusqu’à parler de faillite
de Canal+ : ça, c’était le 21 avril dernier lors de l’assemblée générale des actionnaires de la maison-mère Vivendi. Et puis Bolloré ajuste toute la stratégie (lire l’épisode 10, « Bolloré, le roi du sot business ») de la chaîne cryptée à l’aune de l’Autorité de la concurrence.