Ce jeudi 2 juin, le groupe Canal+ a connu son red wedding. Oui, red wedding, les noces de sang, comme dans le fameux épisode 9 de la troisième saison de la série Game of Thrones, qui voit une bonne partie des héros se faire zigouiller, sur fond d’incestes, de trahisons et de serments de vengeance. Au cours de cette seule journée, la chaîne a vu partir son animatrice vedette, Maïtena Biraben, fuiter le départ prochain d’un autre animateur, Ali Baddou, et la rédaction de sa filiale i-Télé mettre au vote une motion de défiance contre la direction de la chaîne info. Y a des jours, comme ça…
Des jours comme ça qui signent la fin d’une saison bolloréenne, débutée par un autre massacre, celui de la direction de Canal+ (lire l’épisode 5, « Bolloré : la purge à 29 millions »), poursuivie par une stratégie des plus erratiques (lire l’épisode 10, « Bolloré, roi du sot business ») et qui se termine par un sauve-qui-peut général des visages des antennes du groupe Canal+. Thomas Thouroude, qui semblait un temps incarner la relève de la chaîne, a filé au début de l’année, suivi tout récemment par Yann Barthès qui a pris la poudre d’escampette et son producteur du Petit Journal, Laurent Bon, pour demander l’asile politique – c’est dire l’ambiance à Canal+ –, à TF1. Le même mouvement a été opéré par Grégoire Margotton, voix du foot sur Canal+, tandis que Bruce Toussaint quitte i-Télé pour France 5 et qu’Ophélie Meunier – dont il vous aura peut-être échappé qu’elle présentait Le Tube le samedi sur Canal+ – a été chipée par M6.

Ce jeudi, c’est donc Maïtena Biraben qui a mis les voiles, semble-t-il de son plein gré. Pas super étonnant tant les audiences du Grand Journal attaquaient le fond de la cave de Médiamétrie. Mais Vincent Bolloré ne doit pas être super jouasse lui qui, après l’avoir choisie en personne, lui avait promis d’être aux commandes de l’émission jusqu’en 2022, l’année où lui-même se rangera des voitures. Les audiences, ainsi qu’une émission montée en catastrophe et le médiatique taillage en pièces de l’animatrice sitôt ses premiers pas, ont vite fait régner une ambiance glaciale dans les coulisses du Grand Journal, au point qu’en interne, on affuble la plateau de l’émission du nom d’un vendeur de surgelés : « le magasin Picard ».
Engueulades, larmes à quelques secondes de prendre l’antenne, menaces de démission, voilà le quotidien du Grand Journal présenté par Maïtena Biraben.