Il y a le las, l’amer, le carrément épuisé, le coléreux, l’au-bord du nervous breakdown, le dégoûté, le silencieux aussi qui ne s’entend pas mais s’étend d’une phrase à l’autre. Dans les multiples témoignages de la conquête de Canal+ par Vincent Bolloré que nous recueillons auprès de ses salariés depuis plus d’un an pour L’empire, il y a toutes sortes de soupirs. On pose la question « ça va ? », et voilà, avant la réponse de notre interlocuteur, l’expression de sa souffrance, son mal-être, son désarroi, il y a le soupir las, le soupir amer, etc. Ces soupirs font désormais l’objet d’une étude. Les Jours se sont en effet procuré un rapport sur les risques psychosociaux à Canal+, effectué par le cabinet Technologia, et sa conclusion est sans appel : les salariés de L’empire vont mal.
Ces dernières semaines, le document, intitulé « La prévention des risques psychosociaux au sein de l’UES Canal+ », est présenté par vagues successives aux salariés du groupe. Deux séances ont déjà eu lieu, l’une à « Lumière » – le site qui réunit les activités d’édition des chaînes Canal+ à Boulogne-Billancourt –, l’autre à « Eiffel » qui, à Issy-les-Moulineaux, rassemble le côté business. Des présentations à l’oral, avec un simple résumé projeté sur écran, sans que le rapport soit remis aux salariés, alors que plusieurs l’ont pourtant réclamé. C’est dire le caractère sensible du document. Interrogé par