En novembre 2014, quand éclate le scandale LuxLeaks, le groupe écologiste au Parlement européen se jette sur l’affaire. Ses membres, souvent des militants de longue date de la lutte anti-paradis fiscaux (comme Éva Joly pour la France), comprennent immédiatement qu’ils ont enfin l’occasion de faire avancer leurs idées et demandent la création d’une commission d’enquête.
Et ce avec deux objectifs en tête : un, tout ce qu’il y a plus de officiel, qui est de faire la lumière sur un scandale d’évasion fiscale en pointant les responsabilités des politiques ; l’autre, plus ou moins assumé, qui est de « se faire » Jean-Claude Juncker et le Luxembourg. Premier ministre du Grand-Duché pendant vingt ans, l’homme vient alors d’être nommé président de la Commission européenne et incarne la complaisance des institutions européennes vis-à-vis de l’évasion fiscale. C’est le loup qu’on a laissé entrer dans la bergerie
, selon l’ouvrage récent d’Éva Joly.
Un an et demi après, et alors que le procès LuxLeaks vient de se terminer, Juncker est toujours président de la Commission et l’économie du Luxembourg pète la forme. À première vue, les écologistes ont échoué. Mais l’offensive n’a pas été vaine. Malgré tous ses défauts (lire