De Grenoble
À leur époque, le bac s’agrémentait encore de lettres : A pour les littéraires, B pour les économistes, C, D ou E pour les scientifiques… Pour comprendre la nouvelle formule à laquelle leurs enfants vont se confronter, les parents d’élèves de la 1ère G4 ont dû retourner en classe. Ce 8 octobre, ils sont dix à répondre présents
Bien que le ministère tarde à éclaircir un certain nombre de points, l’équipe enseignante se veut rassurante : « C’est beaucoup plus compliqué pour les parents que pour les enfants, ne vous inquiétez pas, ils sont très forts, ils savent s’adapter », lance Dominique Trelat, le prof principal de la 1ère G4. Un collègue de maths abonde : « Ils n’ont pas l’air perdu, ça fonctionne. » Quand un père s’enquiert des modalités des nouvelles épreuves communes de contrôle continu (les « E3C »), la réponse est moins affirmative : « Pour l’instant, on n’a pas trop de détails sur comment ça va se passer exactement… », reconnaît un autre enseignant.
Ils sont 24, on reste sur un petit effectif et l’idée du nouveau bac, c’est qu’ils ont choisi leurs spés. S’ils sont dans cette optique de réussite pour tous, s’ils bossent régulièrement, ça va le faire.
Pour cause : ce n’est que le lendemain de cette rencontre que le ministère de l’Éducation nationale a enfin diffusé une note auprès des personnels pour la mise en œuvre des fameuses épreuves. Tout ça quelques heures après un coup de pression du Snes-FSU, le syndicat majoritaire du secondaire, qui dénonçait le matin même sur France Info un « niveau inédit d’impréparation » et une potentielle « catastrophe », réclamant l’annulation de la première session d’examens prévue en janvier. Selon une étude réalisée par le syndicat, au 7 octobre, soit à trois mois de l’échéance, 74 % des enseignants de lycée ignoraient comment seraient organisées les salles d’examen, 60 % ne savaient pas si des cours seraient supprimés ou non et 47 % doutaient sur le choix des sujets.
À Mounier, on tente de dédramatiser : « Ils sont 24 [en 1ère G4], on reste sur un petit effectif et l’idée du nouveau bac, c’est qu’ils ont choisi leurs spés. S’ils sont dans cette optique de réussite pour tous, s’ils bossent régulièrement, ça va le faire, espère Dominique Trelat.