De Montpellier
Toujours là mais exsangues. Cinq mois après notre première rencontre, le noyau dur des socialistes de Montpellier est debout ce samedi matin, sous le soleil de la place Henri-Krasucki, du nom de l’ancien secrétaire général de la CGT. Fanny Dombre-Coste, la « seule députée-artisan », comme elle aime à se présenter, lance sa campagne législative. À quelques pas de là, elle a longtemps tenu un magasin de photographie et été une figure de la vie associative de ce faubourg animé du centre-ville. Près du pupitre, des vieux messieurs en chemise bleue et pantalon crème soufflent dans des cuivres un jazz suranné. Non loin, trois tables avec une bassine de punch, deux seaux de glaçons, des cruchons de vin rouge et trois bricoles à grignoter. Une grosse centaine de personnes applaudissent, âgées pour la plupart ; et toujours les mêmes visages des piliers du parti, croisés au fil des épisodes de la saison 1 des Socialistes dans les sections PS, les réunions publiques, les opérations militantes.
Cette matinée au doux soleil trompeur serait-elle la der des ders pour les vieux camarades ? Ce socialisme qui a structuré des vies, sanctifié des valeurs communes, porté des quantités d’élus au pouvoir va-t-il disparaître à jamais ? « La mort du PS… » Ils sont nombreux, ici, à en parler spontanément, entre eux, sans qu’on leur pose la question. Avec des avis très divergents.