De Montpellier
Comme un air de déjà-vu. Les socialistes enchaînent les défaites et désertent les soirées électorales. En bordure du Lez, à Montpellier, au siège de la fédération de l’Hérault, le poste de télévision ne parle qu’aux immenses portraits figés, gris et jaunâtres, de Blum et de Jaurès, et aux affiches de 2012 de François Hollande éparpillées sur les murs. Quand tombent les premières estimations nationales à 20 heures, seuls un militant et un chien (sa maîtresse, Mimi, est dehors) assistent à la nouvelle débâcle socialiste. Elle est rude au plan national – le groupe PS pourrait être divisé par dix – et cauchemardesque au plan local où aucun des candidats socialistes n’est en mesure de se maintenir au second tour (la gauche détenait huit des neuf circonscriptions de l’Hérault depuis 2012 – sept PS et une EELV). « 10 % pour le PS ? Ben, on fait une belle remontée depuis la présidentielle », ironise le militant qui quitte aussitôt les lieux. Dehors, une camionnette à l’effigie de la député sortante Fanny Dombre-Coste est garée non loin de dizaines de cartons encore remplis de tracts. Dans sa circonscription, elle est arrivée en quatrième position, 25 points derrière la candidate En marche.
Julien, le permanent du parti que nous croisons depuis six mois à tous les événements qui structurent la vie du parti, est absent ce soir. Il est malade. Trois cubis de rouge, gris et blanc ont été posés à côté d’un saladier de chips et d’une assiette de cahouètes.