De Montpellier
Des jeunes… et même des très jeunes ! Voilà qui nous change du tout au tout. En deux épisodes des Socialistes, on s’y était fait : le gros des forces militantes du PS a des airs de club de personnes âgées. Certes hyperactives et emplies de convictions mais loin, très loin des ces jeunes pousses que l’on voit systématiquement s’époumoner (gaffe aux cornes de brume), en arrière-plan des candidats dans les meetings, et agiter toutes sortes de goodies à l’effigie de leur champion – pancartes, fanions, banderoles…
Bastien, Inès, Romain, Émilie, Sarah, Lorenzo, Jonathan… Mardi 10 janvier, ils sont tous là en bas à gauche de la scène du Corum, la palais des Congrès de Montpellier où Benoît Hamon, candidat PS à la primaire, vient discourir en soirée. Ils sont une quarantaine au total, issus du MJS, le Mouvement des jeunes socialistes, satellite du PS qui dispose toutefois d’une autonomie politique toute relative. Depuis le milieu de l’après-midi, ils sont arrivés par petits groupes, ont répété la « haie d’honneur à Benoît » (l’ancien président conserve de solides relais au sein du MJS), ont soulevé des pancartes marquées de son slogan – « Faire battre le cœur de la France » –, vérifié la sono, vu et revu le parcours pour guider le public dans la salle, posé des affiches à l’intérieur et à l’extérieur du Corum, désigné qui montait sur scène à la fin du speech et comment, rescotché les deux urnes artisanales pour les dons, agité des drapeaux multicolores, transporté les drapeaux français et européen plantés derrière Hamon, et tant d’autres choses encore. Jusqu’à la dernière minute, ils se sont affairés dans le sillage de la petite équipe du candidat à la primaire et de son mandataire local, Michael Delafosse, 39 ans, chef de l’opposition au maire Philippe Saurel, ex-adhérent du MJS à 16 ans, puis leader étudiant de l’Unef. Mais tout le week-end qui a précédé le meeting, ils ont « boîté »/distribué 15 000 tracts, collé/affiché à la gare et ailleurs, tenu une « réu d’orga » le samedi soir et d’autres plus informelles.

À la fédération socialiste de l’Hérault, les effectifs du MJS sont minces : une cinquantaine d’adhérents. Un vrai marqueur de la dépolitisation de la jeunesse dans une ville comme Montpellier, qui compte pourtant près de 60 000 étudiants mais où, le syndicat étudiant Unef affiche encore moins d’adhérents que le MJS. Pire encore, à 70 kilomètres de là, Béziers, dont le maire Robert Ménard est d’extrême droite, ne compte que deux militants MJS…