En cette fin d’après-midi à l’Assemblée nationale, les légumes, comme les députés, sont à deux doigts de ne plus faire garniture. Au menu de l’examen du titre V, « se nourrir », du projet de loi « climat et résilience » qui, ce jeudi, arrive dans sa dernière ligne droite, il y a le repas végétarien dans les cantines. En guise de hors-d’œuvre, Barbara Pompili tient à mettre les choses au clair avec ses convives. « S’il est bien un sujet qui déchaîne les passions, c’est celui-là, bien souvent à tort d’ailleurs. Et à tort, certains ont voulu nous opposer, Julien Denormandie et moi-même, sur ce sujet », précise la ministre de la Transition écologique. Dans le plan de table en effet, c’est le ministre de l’Agriculture qui vient de prendre place pour défendre, dans quelques instants, le texte du gouvernement. Il n’y a pas mis du sien ces dernières semaines, en s’engouffrant dans une bataille de commentaires sanglants ouverte par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour vitupérer sur la mise en place provisoire, dans le contexte de la pandémie, de menus uniques sans viande dans les cantines de Lyon. « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants », avait tweeté le ministre de l’Agriculture pour fustiger les « khmers verts » lyonnais. Si bien que Barbara Pompili, à quelques jours de l’examen de sa loi climat en commission spéciale, avait fini par l’ouvrir, elle aussi, en qualifiant le débat de « préhistorique ». Mais tout cela, c’est une assiette froide qu’on ne compte pas réchauffer dans l’hémicycle. « Débattons sur des faits, luttons contre le changement climatique et, par pitié, gardons-nous éloignés des polémiques infondées ! », exhorte-t-elle.