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Salariée de Nocibé depuis douze ans, dont trois à la parfumerie de Roubaix, Stéphanie ne décolère pas contre son entreprise, qui veut désormais la « jeter comme une malpropre ».

Retrouvez tous les épisodes avec Stéphanie Landon.

Salariée de la parfumerie de Roubaix, Linda Karrad est déléguée syndicale CGT. À 40 ans, elle semble constamment en tension, la lutte alimente ses piles. Elle travaille chez Nocibé depuis 2008 et s’engage depuis presque aussi longtemps au sein de son syndicat.

Retrouvez tous les épisodes avec Linda Karrad.

Élue CFTC et secrétaire du comité social et économique (CSE) de Nocibé, Véronique Moreau est engagée dans la lutte pour de meilleures conditions de travail depuis plusieurs années. Elle ne se fait pour autant pas beaucoup d’illusions sur le rapport de force en place. « Bien sûr, je regrette que les salariées ne se mobilisent pas plus, qu’elles soient si fatalistes. Mais c’est le fruit de toute une culture d’entreprise. Alors on lutte quand même et on négocie le plus possible. »

Retrouvez tous les épisodes avec Véronique Moreau.

Son magasin et son poste sont menacés par le PSE en cours. Peu encline à la grève, syndiquée à la CFTC, elle se mobilise pour la première fois le 18 mai 2021. Parce que ce plan social n’est, dit-elle, « pas justifié ». « La grève, ça ne me ressemble pas. Je préfère la négociation. Et je peux même entendre que parfois, les conditions économiques font qu’un plan social est nécessaire. Là, ce n’est pas le cas. On nous prend pour des imbéciles. »

Retrouvez tous les épisodes avec Sandra.

Fondée en 1984 par l’entrepreneur lillois Daniel Vercamer, Nocibé tire son nom de l’île de Madagascar Nosy Be, où l’on produit l’essence d’ylang-ylang, composé phare de l’enseigne. À une époque où la parfumerie en libre-service existait peu, l’entreprise s’est lancée dans un objectif affiché de « rendre la parfumerie et le bien-être accessible à toutes les femmes », comme le clame son site, notamment en proposant des prix plus abordables que ceux des grandes enseignes de luxe françaises. Chez Nocibé, il n’y a pas de vendeuses, uniquement des « conseillères ». Car l’enseigne « a toujours eu à cœur de valoriser la proximité avec ses clients ». Rachetée en 2014 par Douglas Holding, géant allemand de la parfumerie, l’enseigne s’est depuis séparée de plusieurs magasins. Début 2021, elle a annoncé un plan de fermeture de 62 de ses 621 boutiques et instituts d’esthétique en France et la disparition de 347 emplois sur 4 000 (9 % de ses effectifs environ).

Retrouvez tous les épisodes avec Nocibé.

Chaque grand groupe a sa légende. Celle de Douglas commence en 1821 à Hambourg, quand un immigré irlandais, John Sharp Douglas, fonde une fabrique de savon. Un siècle plus tard, ses descendants ouvrent une première parfumerie dans la même ville, puis six autres. Et encore un siècle plus tard, le petit parfumeur est désormais l’une des plus grosses chaînes de parfumerie et de distribution de cosmétiques en libre-service en Europe, avec quelque 2 500 magasins d’Allemagne jusqu’en Turquie. La Douglas Holding est détenue par le fonds d’investissement CVC Capital Partners et par sa dynastie fondatrice, la famille Kreke. Début 2021, le groupe a annoncé la fermeture de 500 de ses magasins en Europe, dont 62 appartenant à sa filiale Nocibé en France. Au total, 2 500 emplois sont menacés en Europe, 347 en France.

Retrouvez tous les épisodes avec Douglas.

Salariée de la parfumerie de Roubaix, Sonia Khacer, 31 ans, est aussi déléguée syndicale CGT. Infatigable militante, elle fait la paire avec Linda Karrad. Ensemble, elles sont de toutes les luttes sociales au sein de Nocibé. Ne mâche ni ses mots, ni sa colère. Pratique l’ironie de combat.

Retrouvez tous les épisodes avec Sonia Khacer.

Salariée chez Nocibé depuis 1996, Muriel est conseillère au magasin d’Armentières, dans le Nord. Si elle n’est pas directement concernée par le plan social en cours, cette vague de fermetures lui a fait « prendre conscience de la fragilité de son emploi ». « On se demande si ce plan social n’est pas le premier d’une série à venir, et si la vague de fermetures finira par nous emporter nous aussi », dit-elle.

Retrouvez tous les épisodes avec Muriel Vandendriessche.

Conseillère à la boutique Nocibé de Roubaix, dans le Nord, depuis huit ans, Fatima a rêvé de ce métier de longues années mais en dénonce aujourd’hui les conditions de travail dégradées. « Il y avait un certain prestige à conseiller des clients sur des produits de luxe. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce rêve-là n’existe plus vraiment. On est des “vendeuses” plus que des “conseillères”. Et notre travail n’est pas considéré. »

Retrouvez tous les épisodes avec Fatima Khouane.

Conseillère chez Nocibé depuis plus de vingt ans, Caroline Gallien-Teklaoui en a passé onze à défendre les droits des salariées, au sein de la CGT puis, après une scission des déléguées de la confédération en avril dernier, chez SUD. Elle travaille dans une boutique parisienne qui sera reprise par le groupe Bogart. La militante dénonce une culture de « compétition » et de « pression sur les salariées » chez Nocibé depuis des années. Longtemps infatigable, elle a été particulièrement secouée par les derniers évènements.

Retrouvez tous les épisodes avec Caroline Gallien-Teklaoui.