Témoigner, encore et encore. Au printemps dernier, Christophe Renaudin a raconté une fois de plus les violences sexuelles dont il a été victime, entre ses 14 et 16 ans, de la part de Jean-Michel M., alors membre du mouvement catholique des Focolari. Face à lui, en visioconférence, une consultante de GCPS Consulting. Il y a tout juste un an, après les révélation des Jours, les Focolari, contraints et forcés, confiaient une enquête à ce cabinet anglo-saxon spécialiste de la prévention des violences sexuelles. Un peu plus tôt cette année, Christophe Renaudin avait déjà livré son récit à la Ciase, la commission d’enquête sur la pédocriminalité dans l’Église (lire l’épisode 8, « Pédocriminalité : la très grande faute de l’Église catholique »). « Je n’en peux plus de cette histoire », soupire-t-il, mais il n’a d’autre choix que de la suivre jusqu’à son épilogue. C’est en grande partie lui qui l’écrit : après des décennies d’inaction, seul son témoignage public a poussé les Focolari à affronter le passé. Le Nantais, aujourd’hui quinquagénaire, ne cesse depuis de les rappeler à leurs responsabilités.
Le cabinet GCPS doit démêler les origines d’un fiasco : les Focolari estiment à une trentaine le nombre de victimes probables de Jean-Michel M. Lors de son audition, Christophe Renaudin a méthodiquement relaté les faits, une fois de plus.