Ma PMA, ma bataille

La députée LREM de la seconde circonscription de l’Allier est, à 49 ans, la deuxième femme ouvertement lesbienne à siéger à l’Assemblée nationale. Sous-brigadier au commissariat de Vichy lorsqu’elle fut élue le 21 juin 2017 avec 52,05 % des suffrages face au maire LR de Montluçon Daniel Dugléry, elle s’est mise en disponibilité de la police. Mère de deux filles conçues par procréation médicalement assistée (PMA) et de deux garçons adoptés, elle est particulièrement investie sur les questions liées à la reconnaissance légale de l’homoparentalité et à l’égalité des droits entre tous les enfants. Elle n’a pas hésité, en mars 2019, à dénoncer le « manque de courage politique » du gouvernement lorsque Marc Fesneau, ministre en charge des Relations avec le Parlement, a annoncé un second report de l’examen au Parlement du projet de loi incluant l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Un débat parlementaire initialement prévu avant fin 2018, puis au printemps 2019.

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Laurène Chesnel est depuis près de dix ans militante au sein de l’Inter-LGBT, l’inter-associative qui organise la Marche des fiertés parisienne. Elle en est actuellement la déléguée chargée des familles, et elle représente l’Inter-LGBT au sein de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Lors de l’assemblée plénière du 23 mai 2019, Laurène Chesnel a été élue vice-présidente de la CNCDH pour le collège de la société civile. À l’occasion d’un témoignage diffusé sur BFMTV en octobre 2018, elle explique avoir deux jeunes enfants nés d’une PMA en Belgique, les avoir portés, et être en train de faire les démarches pour que sa compagne puisse avoir un lien de filiation avec leurs enfants. « Je n’aime pas cette situation d’avoir tout pouvoir sur les enfants, et du coup d’imposer à ma femme une forme d’inégalité dans le couple », explique-t-elle.

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Agnès Buzyn est née le 1^er novembre 1962 à Paris. Interne en médecine en 1986, responsable de l’unité de soins intensifs d’hématologie et de greffe de moelle à l’hôpital Necker à partir de 1992, professeure en immunologie en 2004, elle a ensuite cumulé les responsabilités au sein d’institutions publiques liées à la santé et au nucléaire. Elle est présidente du collège de la Haute Autorité de santé (HAS) depuis un peu plus d’un an lorsqu’elle est nommée, le 17 mai 2017, ministre des Solidarités et de la Santé au sein du gouvernement d’Édouard Philippe. C’est à ce titre qu’elle défend aujourd’hui le projet de loi bioéthique du gouvernement. Si elle est en première ligne sur le sujet, elle collabore toutefois avec la garde des Sceaux Nicole Belloubet, dont le cabinet traite plusieurs aspects du texte, ceux liés à la filiation notamment, nécessitant de modifier le Code civil. Et avec la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal, qui gère les parties du projet de loi qui impactent la recherche scientifique, celles liées à l’utilisation des cellules souches embryonnaires.

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Nommée garde des Sceaux le 21 juin 2017 après la démission de François Bayrou, Nicole Belloubet n’était pas exactement une novice en politique. Avant un passage de plus de quatre ans au Conseil constitutionnel (2013-2017), elle avait été membre du Parti socialiste, première adjointe au maire de Toulouse Pierre Cohen, de mars 2008 à mars 2010, puis première vice-présidente du Conseil régional de Midi-Pyrénées, de 2010 à 2013. Toute la partie du projet de loi bioéthique relative à la filiation (c’est-à-dire son article 3) est traitée par son ministère puisqu’elle relève du Code civil. Elle a ainsi annoncé, le 26 août 2019, qu’un enfant né d’une PMA pratiquée par un couple de femmes verrait inscrire sur son acte de naissance les termes « mère » et « mère », faisant taire les rumeurs qui envisageaient l’inscription d’un « parent 1 » et d’un « parent 2 ». « C’est bien la réalité, a-t-elle ensuite ajouté. Sans doute mettrons-nous la mère qui accouche en premier, et l’autre mère ensuite. »

Le 8 février 2024, elle est nommée ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

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La députée de la 3^e circonscription de l’Hérault a rejoint En marche en avril 2016, dès la création du mouvement. On ne lui connaît pas d’engagement antérieur en politique. Dans Le Parisien , le 19 juin 2017, elle expliquait avoir été séduite par « la vision de la France à 360 degrés » et « la hauteur de vue » d’Emmanuel Macron. Elle confiait également : « J’ai un caractère bien trempé. Il va donc falloir que j’apprenne à arrondir parfois les angles. » L’ancienne juriste semble pourtant avoir pris très vite une place de choix au sein du groupe La République en marche à l’Assemblée. Elle en est élue vice-présidente le 27 juin 2017 et est ensuite la rapporteure de la partie RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) du projet de loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), votée le 11 avril 2019. Rapporteure des deux articles les plus sensibles du projet de loi bioéthique, les 3 et 4, elle joue un rôle-clé dans son parcours parlementaire.

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Alors professeur de médecine, Jean-Louis Touraine entre en politique en 1989, année où il est élu conseiller municipal de Lyon, sous l’étiquette du Parti socialiste. Il est ensuite maire du VIII^e arrondissement de la ville entre 1995 et 2001, puis premier adjoint au maire Gérard Collomb entre 2001 et 2014. Élu député PS de la 3^e circonscription du Rhône en 2007, il rempile le 17 juin 2012. Homme politique expérimenté, il apporte en septembre 2016 son soutien à Emmanuel Macron, et rejoint En marche. C’est sous ces nouvelles couleurs qu’il est élu député en 2017 face au candidat de La France insoumise. Le 26 juin 2018, il est nommé rapporteur de la mission parlementaire sur la bioéthique qui, dans le rapport qu’elle remet en janvier 2019, préconise déjà d’ouvrir l’accès à la PMA à toutes les femmes. Il est aujourd’hui rapporteur des articles 1 et 2 du projet de loi.

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