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Son rôle dans la série.
Son aventure avec le crime glacial commence en 1995. Corinne Herrmann assiste alors, en tant que juriste, son oncle, l’avocat Pierre Gonzalez de Gaspard, dans la défense du tueur en série Francis Heaulme. Mais c’est accompagner les familles de victimes qui, finalement, fait davantage sens pour elle. Dès 1996, elle s’engage auprès de l’association des disparues de l’Yonne. Après un travail minutieux et des années de recherche sur ces affaires, elle présente un dossier complet aux magistrats, qui interrogent puis arrêtent Émile Louis en 2000. Depuis, elle a rejoint le cabinet de Didier Seban, a prêté serment en tant qu’avocate et continue de se battre pour découvrir la vérité auprès des familles de victimes. Les disparus de l’Isère et ceux de l’A6 n’ont plus de secrets pour elle. Dans son viseur, elle garde, alerte, les hommes connus pour des crimes de sang, au cas où ils seraient impliqués ailleurs. Très occupée début 2021 par les recherches liées à Michel Fourniret – avant sa mort, elle représentait les familles Mouzin, Domèce et Logé –, elle a tout de même gardé un œil sur Jacques Rançon et son passé picard.
Son rôle dans la série.
Depuis vingt ans, l’avocate aux longs cheveux roux soutient des familles de victimes de crimes non élucidés. Dernier espoir de proches qui n’ont pas eu droit à la vérité, la criminaliste exhume ces « cold cases », cherche des éléments nouveaux, pousse la justice à rouvrir ces vieux dossiers ou à ne jamais les refermer : « Il faut les faire vivre », me dit-elle, pour empêcher la prescription au bout de dix ans. La plupart sont l’œuvre de tueurs en série, les plus compliqués à résoudre car souvent sans lien avec leurs victimes. En 1995, alors simple juriste au cabinet de son oncle, Pierre Gonzalez de Gaspard, avocat pénaliste à Paris, Corinne Herrmann croise le militaire Pierre Chanal, qui a abusé des bidasses disparus de Mourmelon, et Francis Heaulme, le « routard du crime », qui en a perpétré neuf lors de ses pérégrinations. En avril 1996, elle accepte de travailler gratuitement pour l’association des disparues de l’Yonne et rédige sa première plainte au pénal, du côté des victimes. Elle est persuadée qu’Émile Louis est un tueur en série qui a enlevé sept filles de la DDASS, mais on lui rit au nez. L’homme sera arrêté à la fin de l’année 2000. Son oncle entend alors confier cette affaire médiatique à son fils. Écœurée et virée, elle emporte avec elle le président de l’association et la plupart des familles au très chic cabinet de Me Didier Seban, qui compte soixante-dix avocats. Le tandem attire les familles désespérées : celles des victimes du tueur en série des Ardennes Michel Fourniret, le père de la petite Estelle Mouzin, volatilisée à Guermantes, la mère de Christelle Blétry, l’une des quatorze « disparues de l’A6 », la mère de Karine Leroy tuée en 1994 à Meaux et, plus récemment, Luc-Richard Bloch, le frère de Cécile, assassinée en 1986 par le Grêlé. Avec Didier Seban, Me Herrmann gère 54 dossiers et peut s’enorgueillir d’avoir contribué à à l’élucidation de quinze crimes. Dans un numéro de duettiste rôdé, les deux avocats pilonnent les accusés lors des procès d’assises. En 2008, Corinne Herrmann a écrit Un tueur peut en cacher un autre (Stock).
Par Patricia Tourancheau
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