Avoir participé à l’apocalypse terroriste préparée des mois durant avec des amis d’enfance fanatisés et soutenir qu’on n’en est pas complètement responsable, c’est la défense branlante des deux survivants de l’expédition de l’État islamique du 13 novembre 2015 à Paris : Salah Abdeslam, 32 ans aujourd’hui, et Mohamed Abrini, 33 ans. Leurs explications de soldats perdus
Ce 30 mars, Salah Abdeslam a ajouté à cette position quelque peu acrobatique une journée de déposition assez tordue, où il a d’abord totalement refusé de parler, avant de finalement consentir à répondre curieusement à deux questions d’une avocate de parties civiles, Claire Josserand-Schmidt, avec laquelle il avait noué un dialogue lors d’une audience précédente. Il lui a assuré qu’il avait volontairement renoncé à tuer le soir du 13 Novembre (lire l’épisode 2, « 13 novembre 2015, si longue est la nuit ») en ne faisant pas exploser son gilet (il ne portait pas d’armes) : « Pas par lâcheté, pas par peur, je ne voulais pas, c’est tout. » Il a expliqué avoir retiré le bouton-poussoir et la pile qui faisaient office de système de déclenchement avant d’abandonner la ceinture dans une rue de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, où il a été retrouvé le 23 novembre. Il a de plus prétendu que s’il n’avait pas donné cette version à ses camarades jihadistes de retour en Belgique