«L’important, ce n’était pas de respecter le plafond de campagne, c’était de gagner les élections. » D’emblée, la procureure Vanessa Perrée décrit l’« engrenage » d’une campagne où surnageait « un sentiment général d’improvisation ». Une campagne organisée dans « une sorte de brouillard qui permettait de mettre en place la fraude plus aisément », mais aussi « utile pour se dédouaner ». Après quatre semaines de débats, place au réquisitoire du parquet dans le procès du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. L’exposé des faits par le ministère public remet de l’ordre dans les versions très contradictoires des prévenus déroulées au cours des audiences (lire l’épisode 10, « Le théâtre d’ombres du procès Bygmalion »). La procureure rappelle que les lois encadrant le financement des campagnes électorales existent pour garantir leur sincérité à l’égard des citoyens, ainsi que l’égalité entre les candidats. Au « mépris » de ce cadre légal, la campagne de Nicolas Sarkozy a multiplié les irrégularités : « Aucune mise en concurrence, pas de cadre budgétaire, pas de feuilles de route, un budget prévisionnel validé par personne, des engagements de dépenses erratiques… », énumère la magistrate.
Elle conte à nouveau l’histoire bien réelle des quinze meetings prévus qui seront in fine 44, à une époque où les chaînes d’information en continu les retransmettent déjà en direct. Et l’inflation des moyens exigés par le candidat et son équipe :