Assis devant les bancs de la défense, les prévenus encaissent sans réagir. Depuis le début des débats du procès Bismuth, le parquet intervenait peu et de façon (très) mesurée. À l’issue d’un réquisitoire de plus de quatre heures, mardi 8 décembre, il a frappé fort : quatre ans de prison, dont deux ferme, ont été requis contre l’ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy , et ses deux coprévenus, l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert et l’avocat Thierry Herzog. À l’encontre de ce dernier, le parquet a également demandé une suspension de cinq ans de son activité professionnelle. Juste avant de requérir, le procureur Jean-Luc Blachon a eu des mots sévères à l’égard de Nicolas Sarkozy : « Les faits ne se seraient pas produits si un ancien Président, avocat par ailleurs, avait gardé présent à l’esprit la grandeur, la responsabilité et les devoirs de la charge qui fut la sienne. » Avant de poursuivre : « Nous ne pouvons pas admettre qu’un ancien Président oublie la République et l’État de droit. »
Ce procès, comme tout procès, n’est pas une vengeance institutionnelle, ni celle de la magistrature et encore moins du PNF. […] Personne ici ne cherche à se venger d’un ancien président de la République.
À l’issue du réquisitoire, l’avocate de Nicolas Sarkozy, Jacqueline Laffont, a dénoncé des réquisitions « en décalage total avec la réalité de cette audience ». Et promis de « faire litière » de ces accusations. Quatre heures plus tôt, c’est pour répondre aux attaques de la défense que le patron du Parquet national financier (PNF) en personne, Jean-François Bohnert, avait pris exceptionnellement place aux côtés des deux procureurs présents à l’audience. Il s’est exprimé en premier :