Avec Donald Trump, les États-Unis ne sont jamais en retard d’une première historique. À la surprise générale d’une nation glissant vers une trêve estivale plus brève qu’en France, l’ancien Président a annoncé lui-même dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 août que son domicile privé de Mar-a-Lago, en Floride, était perquisitionné par le FBI. Ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire des États-Unis. Même si un président américain ne dispose d’aucune immunité pénale pendant ses fonctions et à fortiori après, l’hôte de la Maison-Blanche est devenu si central dans l’histoire américaine qu’il est resté jusqu’alors virtuellement intouchable par la justice après son mandat. Richard Nixon lui-même s’était vu épargner tout acte de procédure judiciaire en recevant le pardon préventif de son successeur, Gerald Ford, pour les crimes éventuels commis dans l’affaire du Watergate. Cette singularité du statut d’ancien président et les égards dus à son rang se manifestent aussi par la présence à ses côtés d’agents du Secret Service, qui continuent d’assurer sa sécurité
Ce sont précisément les agents du Secret Service qui ont dû accueillir, en l’absence de Donald Trump qui avait pris ses quartiers d’été à Bedminster, au New Jersey, leurs collègues et confrères du FBI, porteurs d’un mandat de perquisition. Loin de la mise à sac digne des États totalitaires dénoncée par la suite à longueur de plateaux sur Fox News, la perquisition s’est donc déroulée en bonne intelligence entre agents fédéraux publics. L’objet de la visite était clairement identifié : les agents du FBI venaient examiner et récupérer les éventuels documents présidentiels que Donald Trump aurait pu conserver, en contravention avec la loi sur les archives présidentielles de 1978. Car, une nouvelle fois, Donald Trump a essayé de briser des contre-pouvoirs établis contre la toute-puissance présidentielle après le Watergate.
Jusqu’au mandat de Richard Nixon (1969-1974), le legs par un président de ses archives ne relève que de son bon vouloir et Nixon utilise ce vide juridique pour essayer de récupérer et détruire les fameuses bandes d’enregistrement l’incriminant dans le scandale du Watergate, après sa démission en août 1974. Le Congrès vote alors une loi d’urgence, le