Tout ça pour ça. Dix-huit mois de débats publics, d’enquêtes parlementaires et judiciaires diverses et de promesses d’un renouveau de la démocratie aux États-Unis après l’insurrection factieuse contre le Capitole du 6 janvier 2021 (lire l’épisode 24, « Capitole : la commission lance l’assaut sur Trump »). Pour finir
Forte de son nom et des relations de son père, Dick Cheney, l’ancien vice-président de George W. Bush, Liz Cheney avait réuni derrière elle tous les républicains traditionnels, ceux qui avaient dominé le parti de la fin des années Reagan jusqu’au début de la décennie 2010 et refusaient encore le glissement à la fois autoritaire et isolationniste du nationalisme de Donald Trump. Mise en avant par ses collègues démocrates de la commission d’enquête parlementaire sur l’insurrection du Capitole, pour lesquels elle représente une appréciable caution conservatrice avec son collègue de l’Illinois Adam Kinzinger, Liz Cheney s’est construite depuis plusieurs mois une figure de femme politique intransigeante sur les principes, refusant de sacrifier l’alternance démocratique et la concorde nationale sur l’autel du culte de Trump. C’était aussi pour celle connue avant 2020 pour son rigorisme conservateur

C’est cette posture « au-dessus des partis » de Liz Cheney qui vient d’être violemment rejetée dans son État d’élection, le Wyoming, le moins peuplé de l’Union mais où l’on compte cinq républicains pour un démocrate. De façon très symbolique, les républicains de l’État ont choisi pour la remplacer Harriet Hageman, une avocate conservatrice spécialiste de la défense des chasseurs et des grands intérêts industriels.