On vous l’a déjà dit qu’un média indépendant sur abonnement c’est comme Sisyphe avec son rocher ? Un éternel recommencement, rien n’est jamais acquis. Oui, on vous l’a déjà dit, mais voilà, on recommence. Chaque année, c’est l’équilibre économique d’un média indépendant qui se joue. Le contexte économique, l’inflation qui oblige à faire des coupes et tout peut basculer… et ce foutu rocher retomber. Mais si tout le monde s’y met, on est plus forts et on peut pousser le rocher chaque année plus haut. Les Jours ont besoin de 1 500 abonné·e·s supplémentaires. C’est essentiel au maintien de l’équilibre économique de notre média, c’est la garantie de son indépendance. 1 500 paires de mains pour pousser notre rocher. Pour continuer à vous proposer des enquêtes, des reportages, des immersions, des analyses et des interviews, en séries, en photos, en podcasts, voire en vidéos, sur un site et une application pensés pour votre confort.
La campagne de soutien aux Jours est devenue un rendez-vous annuel. Pourquoi ? Être un média indépendant et produire un journalisme approfondi, guidé par le seul intérêt des lectrices et lecteurs et du débat public, implique des atouts et des difficultés différentes des autres médias, que nous allons vous expliquer.
· Notre financement ne dépend ni d’un actionnaire tout-puissant, ni de la publicité. C’est la garantie de notre indépendance journalistique : aucun actionnaire ni annonceur ne fait pression sur Les Jours. Mais cela implique aussi qu’aucun riche mécène ne viendra sauver Les Jours si notre situation venait à se dégrader. Aucun article n’est sponsorisé par une marque de cosmétiques ou un fabricant d’automobiles (plutôt crever). C’est pour cela que nous devons compter sur nos lectrices et nos lecteurs pour nous soutenir, vous seul·e·s gardez Les Jours debout. Je m’abonne pour financer l’indépendance.
· Le journalisme n’est pas une marchandise comme les autres. À la différence d’une baguette de pain, le journalisme ne se mange pas. Le journalisme est une nourriture de l’esprit. Et dans des périodes d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat comme celle que nous vivons, les gens font des choix, et logiquement privilégient la baguette à l’information de qualité payante et indépendante. Je m’abonne pour me cultiver.
· Le journalisme n’est vraiment pas une marchandise comme les autres. Au-delà de l’objectif d’informer les lectrices et lecteurs de manière indépendante, le rôle du journalisme est aussi d’alimenter le débat public, d’être un aiguillon pour faire avancer la société. Quand une enquête journalistique provoque une action du parquet, quand un reportage sur la pollution d’une région enflamme les associations de défense de l’environnement, quand une photo éloquente engendre une réponse de responsables politiques, quand un article documenté est un élément essentiel dans le dossier d’un avocat, quand une interview d’expert décortique un projet de loi toxique, quand une investigation démonte les mensonges d’un puissant, quand une infiltration dans un parti politique met en lumière un fonctionnement illégal… cela contribue à faire avancer le monde vers davantage de transparence, de justice, de démocratie. Votre abonnement compte, même si vous avez le sentiment de ne pas lire souvent. Je m’abonne pour contribuer au débat public.
· « Les Jours » ne produisent pas un journalisme comme les autres. Nous cherchons les sujets, les histoires, les tendances profondes qui traversent l’actualité pour les agripper et ne plus les lâcher. C’est notre série L’empire sur Vincent Bolloré qui raconte l’impitoyable concentration de la presse. C’est L’arnaque, elle est vite répandue qui dézingue l’escroquerie dont sont victimes tant de jeunes. C’est Les conseillers, une enquête unique dans les coulisses du pouvoir et de ceux qui le font. C’est This is America, la chronique de Corentin Sellin où chaque événement est remis dans sa perspective historique. C’est J’ai pollué près de chez vous qui traque les délinquants environnementaux. Ou SUV qui peut, à la poursuite de la pire voiture au pire moment pour la planète. C’est La science du crime ou le meurtre expliqué par des mouches – oui, oui. Et Les Jours, c’est aussi un état d’esprit irrévérencieux et – ça, ce sont nos lectrices et lecteurs qui nous le disent – drôle, ainsi qu’en témoignent souvent nos titres (dernier en date : « A Borne is star »). Je m’abonne pour un journalisme différent.
· Les abonné·e·s sont fidèles mais pas éternel·le·s. Il est inévitable qu’un abonnement s’achève un jour. Un passage financier difficile, une envie de variété qui pousse à lire et soutenir un autre média ou, surtout, l’Attila des médias indépendants, le fléau de l’équilibre économique de la presse sur abonnement : l’expiration de la carte bleue. Chaque mois, des lectrices et des lecteurs se retrouvent désabonné·e·s malgré eux. Une grande partie, heureusement, se réabonne dans la foulée, une autre met quelques mois à revenir, mais une autre disparaît complètement. Chaque mois, des abonné·e·s nous rejoignent et d’autres nous quittent. Chaque mois, nous regardons si ce solde est positif ou négatif, notre équilibre économique est là, et tous les mois ne se valent pas. Je m’abonne par prélèvement bancaire.
· Les médias indépendants ne bénéficient pas de la même visibilité que ceux détenus par de grands groupes. Nous avons beaucoup moins de moyens et donc de visibilité que les grands médias nationaux. Impossible pour Les Jours de faire une grande campagne d’affichage dans le métro ou sur les arrêts de bus. Impossible d’acheter des spots de publicité à la radio ou à la télévision (qui restent les grands canaux de communication généralistes). Si nous essayons de nous faire connaître sur les réseaux sociaux, c’est surtout le bouche à oreille qui nous permet d’exister. Je m’abonne à un média artisanal cousu main.
· Notre production éditoriale est ambitieuse et chère. Chaque série des Jours est un investissement important (plusieurs articles commandés dès le départ, une production de photos ou d’illustrations souvent exclusives) et risqué (« Est-ce que ça va intéresser les gens ? Vont-ils s’abonner ? »). Les Jours ne bénéficient pas des millions de visites quotidiennes générées par les moteurs de recherche. Parce que les moteurs de recherche, comme les réseaux sociaux, favorisent les sujets qui cliquent, qui clivent, qui claquent, mais pas toujours les enquêtes les plus importantes pour le débat public. Je m’abonne parce que ça m’intéresse.
En vous abonnant, en lisant, en soutenant et en faisant connaître Les Jours autour de vous, vous aurez accès à des enquêtes et des reportages exigeants sur des sujets sélectionnés, qu’ils soient brûlants, importants, sous les radars ou inattendus.
Sans vous, sans votre soutien, Les Jours perdront leur équilibre.
C’est à vous : nous avons besoin de 1 500 abonné·e·s supplémentaires. Et si nous dépassons 2 000 nouveaux et nouvelles abonné·e·s, nous pourrons produire davantage d’enquêtes, de reportages internationaux et développer les services que vous nous demandez (podcasts, infographies, application plus ambitieuse).