Qu’il est bon de terminer le mois le plus maussade de l’année en tapant sur le bouffon du roi, Les Jours ont nommé : Cyril Hanouna. Ben oui, on n’allait pas se priver d’en remettre une couche sur le trublion de Vincent Bolloré qui a pris cher dans le Complément d’enquête diffusé sur France 2 jeudi dernier à 23 heures. Les lecteurs et lectrices de L’empire, notre série i-co-nique sur la prise de contrôle tyrannique de Vincent Bolloré sur ses médias, retrouveront dans cette enquête les effluves du régime de terreur instauré par Cyril Hanouna dans l’émission Touche pas à mon poste : « Le premier qui n’est pas d’accord avec moi, il dégage, et personne ne vous récupérera parce que vous êtes des merdes. » Et pour celles et ceux qui n’ont pas eu le temps de voir le replay, lisez donc l’article des Garriberts.
Bolloré toujours. Ce mois-ci, nouvelle acquisition pour le Breton, et pas des moindres : le groupe Lagardère. Après des mois de tractations et de cachotteries (envers la Commission européenne surtout, qui n’autorise pas qu’une entreprise en dirige une autre avant son rachat effectif), la messe est enfin dite et le rachat, définitif : Vivendi s’empare du groupe Lagardère et Arnaud, fils de Jean-Luc, a fini de dilapider la firme, un temps florissante, de sa famille (à lire dans L’héritier). Mais ne vous y trompez pas, c’est bien Bolloré qui est aux commandes de ce rachat et qui, via Vivendi, régentera le groupe Lagardère. Pour preuve : ses lieutenants, de Maxime Saada à Gérald Brice Viret, viennent d’y faire leur entrée.
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Car oui, « Les Jours » apportent une voix différente dans le paysage médiatique. Exemple avec notre enquête sur les personnes trans, de plus en plus présentes à la une. Mais le traitement qui leur est réservé dans certains médias est franchement stigmatisant : on y dénonce un « phénomène » ou une « épidémie »… Dans la série La vie des genres, écrite par lae journaliste Élie Hervé avec les photos d’Alan Raymond, Les Jours luttent contre cette vision transphobe en donnant la parole aux personnes trans. Simple en fait.
Au cœur de l’actualité, « Les Jours » sont là où les autres sont peu et ils y restent : depuis deux ans, nous ne lâchons pas le docteur T. à Domont (Val-d’Oise), accusé par plus de cent femmes de viols et d’agressions sexuelles dans son cabinet. Aujourd’hui à la retraite, ce gynécologue prétend que sa pratique « douce » relève d’une méthode « à l’asiatique ». Les victimes, elles, décrivent le même modus operandi : des pénétrations digitales dans leur vagin, décrites comme de longs « va-et-vient », des caresses appuyées sur les seins, le pubis ou le clitoris… L’instruction sur ces accusations est achevée, mais Pierre Bafoil a été en mesure de révéler que 45 plaintes ont été oubliées par la justice, allongeant de nouveau la procédure. Les femmes qui se sont constituées parties civiles ne voient toujours pas le bout de cette affaire qui, pour certaines, dure depuis plus de dix ans.
De violence contre les femmes, « Les Jours » parlent beaucoup. Et cette fois-ci, c’est à une survivante, Allyssia Davaine, que nous laissons la parole, une parole rare. Le 7 octobre 2020, l’homme avec qui elle avait vécu pendant quatre ans lui a tiré deux balles dans le ventre puis lui a tranché la gorge. Trois ans plus tard, c’est une miraculée, de celles dont on parle peu : polytraumatisée, elle n’est reconnue handicapée « qu’à » 18 %, et les soutiens se sont vite évaporés après cette tentative de féminicide. « Il manque vraiment des aides pour les victimes. On se dit parfois qu’il vaut mieux être morte », témoigne-t-elle auprès de Pierre Bafoil. À lire dans Assassinées.
Parfois, les femmes parviennent à faire payer les hommes violents. Exemple dans notre nouvelle série entamée ce lundi avec Susan Headley, alias Susy Thunder. Cette ex-groupie de Los Angeles est devenue, dans les années 1980, la plus grande des « phreakers », les ancêtres des hackers informatiques, œuvrant depuis des téléphones fixes. Mais avant de jouer du combiné, Susan Headley avait dès ses 11 ans appris le fonctionnement des détecteurs de mensonge pour, in fine, engager des poursuites contre son beau-père qui les avait agressées sexuellement, sa sœur et elle. Recherche Susy Thunder désespérément, une enquête de Claire L. Evans pour Epic Magazine, initialement parue dans The Verge, illustrée par Tom Cochien et traduite par Cyrille Rivallan.
Autre témoignage, en novembre, dans « Les Jours », celui du chercheur Matthieu Tardis, interviewé dans le cadre de notre nouvelle série sur la loi « immigration ». « Étranger, passe ton chemin » : Les Jours ont ainsi résumé le fond de la loi « immigration » actuellement débattue, d’abord au Sénat puis à l’Assemblée nationale. Et l’essentiel des rapports de force qui structurent le monde politique actuel s’y retrouvent : la Macronie, en l’absence de majorité absolue, qui marche sur des œufs pour plaire à tout le monde. La droite, qui cherche à droitiser un texte déjà à sa main. Et la gauche, qui ne semble que compter les points. La loi « immigration », l’apogée du « en même temps » ? Pas vraiment. Pour Matthieu Tardis, interrogé par Nicolas Cori, l’objectif est plutôt « d’occuper les esprits ».
« Occuper les esprits » pour les détourner de quoi ? De la complexité de la guerre ? Dans le conflit entre Israël et le Hamas, l’accord pour une trêve de quelques jours n’a pas changé la donne du conflit et les bombardements de l’État hébreu sur Gaza ont déjà repris, contraignant les habitants à fuir encore
Aux « Jours », nous sommes fiers de notre approche unique du journalisme : pour nous, l’actualité est une quête profonde et réfléchie. À l’heure où certains médias en font une course effrénée, nous militons pour une information riche, des enquêtes minutieuses et des angles originaux. Et tout cela, sans publicité. Ça soulage. Abonnez-vous !
Face aux événements actuels majeurs, « Les Jours » militent pour une actualité qui recouvre sa mémoire et se place dans une histoire plus longue que celle de l’instantané. Au cœur du conflit entre Israël et Gaza, Les Jours ont pris le temps, sous la plume de Nicolas Rouger, de se pencher sur le parcours politique de Benyamin Netanyahou
La fin de l’année et les fêtes approchent ! Ne loupez pas l’occasion d’offrir à votre entourage un cadeau qui a du sens. Les cartes-cadeaux Les Jours de trois mois, six mois, un an… seront du plus bel effet sous le sapin ! Offrez du journalisme qui a du sens, offrez Les Jours. Psst ! Ami·e·s abonné·e·s, plus vous offrez, plus on vous offre : recevez l’équivalent en mois d’abonnement gratuits le nombre de mois que vous offrez.
Les titres auxquels vous avez échappé. En novembre, la rédaction n’a pas manqué de créativité, très inspirée par la chronique musicale des Jours, Face A, face B : « Daft Punk se coupent le beat », « Daft Punk et Company flow, le sans de la veine », « Daft Punk et Company flow, frères de sans », « Daft Punk et Company flow, le déshabillé de soi »… La nouvelle série Panique sur l’Ozempic a aussi eu son lot de succès : « Ozempic et colégram », « Ozempic assiette », « Quelle mouche l’Ozempic »… Enfin, avec Recherche Susy Thunder désespérement : « Le phreak, c’est chic », « Les années phreak »… Mais ceux-là, vous les aviez aussi, pour sûr !
E-bisous et au mois prochain, si vous le voulez bien !