
L’ex-colonel syrien a été condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. Un premier pas pour les victimes de Bachar Al-Assad.
Son rôle dans la série.
Les yeux plissés et la moustache volubile, Anwar Al-Bunni a consacré sa vie à défendre les droits humains en Syrie. Né à Hama, dans une famille communiste, l’avocat a cofondé le Centre syrien d’études et de recherches juridiques, longue formule pour ne pas parler de défense des droits humains dans un pays où de telles activités mènent directement en prison. Anwar Al-Bunni est d’ailleurs condamné à cinq ans de détention en 2006 pour « atteinte au moral de la nation ». Il ne ressortira qu’en 2011, aux premières heures de la révolution qu’il espérait depuis si longtemps. Menacé pour son travail de documentation des exactions du régime, il fuit à Berlin en 2014. Il y croisera l’officier responsable de son arrestation, huit ans plus tôt : Anwar Raslan. Alors que la révolution disparaît dans le sang, Anwar Al-Bunni refonde son organisation dans la capitale allemande et se lance dans la traque des criminels de la guerre syrienne pour les traîner devant les cours de justice européennes. Reconnu pour son éthique et son engagement sans failles, c’est avant tout vers lui que se tournent celles et ceux qui veulent signaler la présence de leur bourreau sur le territoire européen.
Par Lena Bjurström
L’ex-colonel syrien a été condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. Un premier pas pour les victimes de Bachar Al-Assad.
L’ex-sergent syrien Eyad Al-Gharib écope de quatre ans et demi de prison. Un verdict qui reconnaît la nature criminelle du régime.
Que sont-ils devenus ? Le procès d’Anwar Raslan met en lumière le recours systématique aux violences sexuelles par le régime de Damas.
Au procès du colonel Anwar Raslan, les témoignages des survivants et déserteurs mettent au jour la mécanique meurtrière du régime Assad.
Éternels activistes, les avocats Anwar Al-Bunni et Mazen Darwish montent désormais des dossiers judiciaires, comme celui d’Anwar Raslan.
Depuis le 23 avril, le colonel syrien est jugé pour crimes contre l’humanité en Allemagne. Un symbole pour les rescapés des geôles d’Assad.
C’est grâce à la coopération des justices européennes qu’Anwar Raslan est jugé à partir de ce jeudi pour crimes contre l’humanité.
Pour beaucoup d’exilés syriens, ce n’est pas par conviction qu’Anwar Raslan a fui le régime Assad, dont il était un rouage essentiel.