Après le putsch, le président Erdogan a entamé le « grand ménage », avec le soutien inconditionnel de « son » peuple.
Son rôle dans la série.
Dans un cadre accroché au mur du salon d’Izzeddin Çalislar, à Istanbul, un militaire coiffé d’une haute toque de laine fixe le visiteur. L’arrière grand-père d’Izzeddin, général des armées d’Atatürk, le fondateur de la République turque. La famille était originaire de Grèce, comme le père de la nation. Les deux familles étaient proches : l’ancêtre a fait partie des premiers fidèles et a dirigé les armées d’Atatürk pendant la première guerre. Le petit fils (52 ans) porte le même prénom que lui, a fait des études de sciences politiques avant de travailler comme monteur, scénariste et metteur en scène, puis de se lancer dans la publicité, montant sa propre agence, pendant dix ans. Il l’a laissée tomber pour écrire des livres. Il multiplie les ouvrages sur des sujets très différents qui ne lui poseront pas de problèmes en Turquie. Le dernier, superbe, parle des oliviers millénaires. Quand il n’écrit pas depuis son bureau surplombant un jardin un peu sauvage, Izzeddin se consacre à ce qui constitue un sport national en Turquie : disserter de politique et de l’état inquiétant du pays.
Par Olivier Bertrand
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