Acculé par les dettes, il a cédé son groupe à Bolloré. Mis en examen pour abus de biens sociaux, Arnaud Lagardère a dû démissionner de son poste de PDG.
Son rôle dans la série.
Celui que son fils n’appelle que « Jean-Luc » tient de la légende à la française, un peu OSS 117, un peu Michel Vaillant, un peu d’Artagnan seventies, un peu flambeur, un peu loser. Il fait de Matra (pour « Mécanique Aviation Traction ») un géant de l’aéronautique et de la défense, monte un club de foot (le Matra Racing à Paris, qui végète aujourd’hui sous son ancien nom de « Racing Club de France »), échoue à racheter TF1 privatisée, plante La Cinq dans les grandes largeurs, mais continue de se piquer de médias avec Europe 1 et Hachette, un ogre de la presse internationale devenu nain hexagonal sous l’action de son fils. De son premier mariage avec Corinne Levasseur naît Arnaud. Tiens, tiens, lui aussi épouse, en secondes noces, un mannequin, Elisabeth Pimenta Lucas, plus connue sous le nom de « Bethy », reconnaissable à la mèche blanche qui traverse sa chevelure. Jean-Luc Lagardère meurt le 14 mars 2003. De mort naturelle, conclura quelques mois plus tard une enquête judiciaire, alors qu’on soupçonnait une infection contractée à l’hôpital, voire un assassinat commis par des barbouzes russes. Une vie de roman de gare…
Par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Acculé par les dettes, il a cédé son groupe à Bolloré. Mis en examen pour abus de biens sociaux, Arnaud Lagardère a dû démissionner de son poste de PDG.
Émoi dans la milliardosphère française. Alors qu’il a mis au pas le mag racheté à Lagardère, Bolloré va le revendre au boss de LVMH. Mais pourquoi ?
L’OPA de Vivendi sur le groupe Lagardère est désormais bouclée. Mais l’enquête de Bruxelles sur une prise de contrôle anticipé se poursuit…
La rédaction stoppe la grève et va partir. Geoffroy Lejeune et l’extrême droite arrivent à la tête de l’hebdo. Vincent Bolloré a gagné. Encore.
Au treizième jour de grève, la rédaction a refusé de rencontrer Geoffroy Lejeune et la direction ne renonce pas à le nommer. Blocage total.
L’OPA de Vivendi a fini par être validée ce vendredi par la Commission européenne. L’épilogue d’un feuilleton sanglant.
Pour faire passer l’OPA sur Lagardère à Bruxelles, Vivendi entre en négociations exclusives avec le milliardaire pour 100 % de l’éditeur.
La Commission européenne s’oppose en l’état au rachat de Lagardère par Vivendi qui « entrave » la concurrence dans l’édition et le people.
Fronde inédite dans l’hebdomadaire dont la rédaction s’élève contre la couverture consacrée au cardinal ultraréac Robert Sarah. Enquête.
Info « Les Jours ». Deux articles ont été trappés pour ne pas déplaire au futur patron. Et dire que l’OPA sur Lagardère est à peine lancée…
Mahé est réac ; Bellay, rugueux. Les rédactions sont pourtant soulagées d’échapper à un destin à la Europe 1. Mais Bolloré veille…
Rachetant les parts d’Amber, Vivendi engloutit le groupe Lagardère donnant naissance à un ogre des médias. Qui est surpris ? Arnaud.
Deux salles, deux ambiances : l’AG qui a vu l’entrée de Vivendi et la manifestation à Europe 1 contre l’« emprise » de CNews. Récit croisé.
Le groupe familial devient une société anonyme classique, Arnaud perd sa protection… et le fauve Vincent Bolloré est lâché. Roâârr.
Trente-huit postes supprimés, le PDG d’Hachette Livre évincé : tout lien avec les ambitions d’un certain Bolloré n’est que pure coïncidence…
Promise à Bolloré, la rédaction tente de se mobiliser, tandis qu’un plan d’économies se prépare. Sale ambiance derrière les micros.
Le tribunal rejette la demande de Bolloré et Amber de convoquer fissa une AG pour dessouder le patron du groupe. Mais l’OPA guette…
Grandes manœuvres chez Lagardère : Bolloré attaque, le Qatar se retourne, Arnault entre au capital… Ça tire à balles réelles.
L’entourloupe de la direction, qui nomme Louis de Raguenel chef adjoint du service politique, laisse la rédaction sans voix et désespérée.