La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Son rôle dans la série.
Âgé de 64 ans lorsqu’il reprend le dossier Grégory en 1987, le président de la chambre d’accusation de Dijon vient de reporter le procès d’assises de l’inculpée Christine Villemin et d’ordonner un supplément d’information, car à la lecture de la procédure, il « ne sai[t] pas quand, comment, où, pourquoi, ni par qui l’enfant a été tué ». Ancien juge d’instruction, Simon a résolu des affaires complexes comme celle du réseau de proxénétisme autour du Fétich’s club de Lyon, qui impliquait la police et le milieu. Il fut l’un des fondateurs, en 1969, du syndicat de la magistrature. Chevelure blanche et imperméable mastic sanglé à la taille, ce haut magistrat respecté fait figure de statue du commandeur. En 1988, Maurice Simon est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur qu’il avait reçue à titre militaire après la guerre d’Algérie. Réputé minutieux, obstiné et psychologue, Simon diffère son départ à la retraite pour tenter de percer l’énigme de la Vologne, mais les obstacles accumulés sur sa route et les menaces de mort contre ses petits-enfants le minent. Il se sent néanmoins d’une « volonté de granit comme le rocher de mon pays de naissance, le Morvan », écrit-il dans ses cahiers destinés à son fils. Ses investigations finiront par innocenter Christine Villemin. Mais ses soucis cardiaques l’obligent à passer le relais en 1990. Devenu amnésique à la suite d’un infarctus, Maurice Simon est décédé à 71 ans le 23 mai 1994, mais son ombre plane encore aujourd’hui sur le dossier.
Par Patricia Tourancheau
La garde à vue de ce témoin-clé de l’affaire a couru sur plus de trente-trois ans. Elle vient d’être annulée par la cour d’appel de Paris.
Pour le premier enquêteur de l’affaire Grégory, il n’y a pas d’énigme : avant d’être écarté, il suivait la bonne piste.
Pendant trente ans, les Jacob n’avaient jamais été inquiétés. C’est par leur arrestation que l’affaire Grégory a rebondi.
L’affaire Grégory et son traitement médiatique hantent encore la journaliste Laurence Lacour, raconte-t-elle aux « Jours ». (2/2)
Depuis 25 ans, sans relâche, le père de Grégory mène discrètement des investigations qui ont permis de relancer la procédure.
Depuis l’assassinat de Grégory, il y a plus de trente ans, Christine et Jean-Marie Villemin tentent de se reconstruire.