Au boulot, ils écumaient les bars à hôtesses, les backrooms homos et regardaient des films porno.
Son rôle dans la série.
Monté de Marseille à Paris en 1949, le commissaire Pierre Ottavioli fit carrière au 36 quai des Orfèvres. Adjoint à la brigade criminelle de 1955 à 1964, ce patron respecté et vénéré par ses hommes a participé aux enquêtes sur l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle en 1962 et aux interrogatoires des conjurés. Taulier de la Mondaine, « P.O. » – code radio « Papa Oscar » – se tient à l’écart de l’affaire Ben Barka en 1965, car l’opposant marocain a été enlevé par deux flics de son nouveau service. Il se renseigne de près en revanche sur l’assassinat en 1968 de Stefan Marković, factotum de l’acteur Alain Delon. Chef de la brigade de voie publique (ancêtre de la brigade de répression du banditisme) de 1970 à 1974, le commissaire Ottavioli chapeaute ensuite la crim’ jusqu’en 1979. Durant ces années plombées par les enlèvements et les meurtres de personnalités, l’élégant commissaire à la crinière blanche et au parler vif a dirigé les enquêtes sur l’assassinat du prince Jean de Broglie (décembre 1976) et le kidnapping du baron Empain (janvier 1978). Accusé d’avoir « laissé tuer le prince », Pierre Ottavioli a été muté en 1979 au « cimetière des éléphants », la police des polices, puis a pris sa retraite en 1982. Il a publié ses mémoires, Échec au crime (Grasset, 1985). Il partage son temps entre la Défense et la Corse. Il est décédé dans la nuit du 29 au 30 août 2017.
Par Patricia Tourancheau
Au boulot, ils écumaient les bars à hôtesses, les backrooms homos et regardaient des films porno.
À l’automne 1968, le 36 enquête sur l’affaire Markovic, ragots et photos truquées de Claude Pompidou à la clé.
Derrière la disparition de l’opposant marocain s’entremêlent flics, truands et la plus grande maquerelle de Paname.
Son claque fermé, la taulière dirige un club libertin… sous l’œil protecteur de Roland Dumas.