Années 1930 ou 2020, superprofits ou pertes… Ça ne change rien : Total distribue de généreux dividendes. Et tant pis pour les investissements.
Son rôle dans la série.
Peu connu de son vivant, Victor de Metz n’a pas laissé une grande trace dans les livres d’histoire. Né en 1902, cet ingénieur de formation était un homme discret… qui a pourtant eu un rôle essentiel dans l’histoire de Total. Rentré dans l’entreprise en 1936, il en est devenu PDG juste après la guerre et est ensuite resté vingt-six ans à ce poste, avant de continuer à siéger au conseil d’administration jusqu’en 1977. Sous sa houlette, la petite Compagnie française des pétroles est devenue Total, une major pétrolière présente dans tout le Moyen-Orient et en Algérie, pouvant revendiquer le titre de « huitième sœur », juste derrière les sept multinationales anglo-saxonnes qui contrôlaient alors le marché mondial (et surnommées « les sept sœurs » en référence aux sept Pléiades). On lui doit les premières excursions de Total dans les paradis fiscaux et un talent exceptionnel de lobbying : en 1965, l’État a mis en place une réforme fiscale – le « bénéfice mondial consolidé » – dont son groupe était alors le principal bénéficiaire.
Par Nicolas Cori
Années 1930 ou 2020, superprofits ou pertes… Ça ne change rien : Total distribue de généreux dividendes. Et tant pis pour les investissements.
Via le ministre des Finances, la compagnie impose le « bénéfice mondial consolidé », qui fait discrètement s’évaporer l’impôt. Le coup parfait.
Prospecter et creuser pour trouver de nouveaux puits, ça coûte cher. Sauf quand on peut déduire de ses impôts ses investissements…
Dès 1955, l’entreprise empile les succursales et les filiales dans de savants montages financiers. Le but : échapper à l’impôt en France.
« Les Jours » ont mis la main sur des archives inédites qui détaillent le premier montage offshore du pétrolier pour réduire ses impôts.