Deux milliardaires en concurrence pour la magistrature suprême ? Du jamais vu aux États-Unis, où la liberté d’expression se paye cash.
Son rôle dans la série.
Fils d’un millionnaire californien enrichi par la ruée vers l’or, William Randolph Hearst (1863-1951) hérite de son père un journal, le San Francisco Examiner, dont il fait le premier de la côte ouest, en y mélangeant unes sensationnalistes et contenu politique progressiste. Il applique la même recette au New York Journal après 1895, devenant au tournant du siècle le principal magnat de la presse états-unienne. Élu pour deux mandats au Congrès comme représentant de New York (1903-1907), Hearst y défend la même doctrine populiste progressiste que ses journaux, mais il échoue plusieurs fois à obtenir d’autres mandats, même après avoir fondé un tiers parti indépendant. Plus grand propriétaire de médias avant la crise de 1929, son groupe de presse est placé sous administration judiciaire après 1937, même s’il demeure un éditorialiste virulent. Ce destin singulier de grandeur et de décadence inspira grandement le Citizen Kane d’Orson Welles en 1941.
Par Corentin Sellin