Les camionneurs

Il est le troisième Briche à diriger l’entreprise familiale, fondée en 1947 dans la banlieue sud de Limoges. Mais Éric Briche a tenté un temps d’échapper à son destin : « J’ai fait une école de commerce, mais j’ai dû rater un truc, dit-il. Alors j’ai passé un concours de maîtrise de transport à l’AFT, un centre de formation créé par les transporteurs. L’une de mes premières expériences, c’était à Chambéry, dans une filiale de Geodis. J’y ai découvert une autre façon de faire du transport que chez Briche, moins sympa, moins familiale. Là, les chauffeurs sont vraiment des pions. Chez nous, on essaye de faire les choses autrement, on se connaît. » Éric Briche a finalement repris la maison en 1999, à même pas 30 ans, et s’est pris au jeu. Il ne conduit que rarement, même s’il a tenu à passer ses permis poids lourd et super lourd, mais n’est pas du genre à rester dans son bureau en regardant ses chauffeurs prendre la route. On le croise donc souvent sur le quai de chargement, transpalette à la main, en train de donner un coup de main pour un chargement ou un déchargement, ou pour ranger une palette qui ne devrait pas se trouver là. Ses enfants ont 14 et 16 ans aujourd’hui, et rien ne dit que l’un d’entre eux reprendra les Transports Briche.

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Il a toujours voulu être chauffeur, pour « avoir un beau camion ». Il l’a aujourd’hui, un 44 tonnes tout neuf de chez Scania. Sylvain Letang conduit pour les Transports Briche depuis quatorze ans. Il n’a connu que cette entreprise, chez qui il a fait un stage après des études dans lesquelles il n’a trouvé sa place que tardivement. Cette entreprise familiale lui convient bien, car elle laisse ses chauffeurs être très autonomes, gérer leurs itinéraires et leurs livraisons. Élancé, souriant et très organisé, Sylvain Letang aime les longues heures passées seul sur la route, mais il aime aussi beaucoup discuter au téléphone avec ses collègues lancés à travers toute la France. Il vit encore avec ses parents à Maisonsauzy, le village où il a grandi, à une quarantaine de minutes au nord de Limoges. C’est pratique pour prendre l’autoroute vers le Nord et pour garer son camion le week-end. Il y a acheté un terrain où il compte faire construire une maison.

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Avec à peine onze mois de volant, Tomasz est encore un bleu de la route et dit apprendre beaucoup de choses en discutant avec ses collègues lors de ses pauses sur les aires d’autoroute. Il est salarié d’une entreprise autrichienne et part chaque mois pour trois semaines sur la route sans rentrer chez lui, dans le Nord-Est de la Pologne. Il a choisi ce métier pour suivre l’exemple de ses deux frères, mais aussi parce qu’il lui permet d’économiser de l’argent chaque mois en dépensant le moins possible pendant ses longues missions en solitaire. Il s’est déjà payé une voiture et pense aujourd’hui à acheter une maison et une moto.

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Miroslav parle polonais et russe, et il apprend l’anglais en ce moment sur la route, en écoutant des cours qu’il embarque sur une clé USB. Avec 37 ans de volant au compteur, c’est un vétéran qui a vu les routes européennes se charger de camions et les réglementations sur le temps de conduite ou la vitesse se durcir. Il a aussi vu la Pologne, son pays, se moderniser à une vitesse incroyable et son salaire augmenter au milieu des polémiques sur les inégalités entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. La plupart du temps, Miroslav transporte du poisson entre la Pologne et la Grande-Bretagne. Au fil des années, il s’est fait des amis outre-Manche comme aux Pays-Bas, chez qui il s’arrête quand il le peut le week-end, afin d’éviter de dormir sur le parking d’une aire d’autoroute.

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Engagée au Parti socialiste de longue date, à Villejuif (Val-de-Marne), puis au conseil régional d’Île-de-France et auprès de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy est devenue députée européenne en 2014 à la suite de la nomination au gouvernement du député titulaire, Harlem Désir. Elle a depuis été réélue et s’est taillé une place reconnue sur tous les sujets liés au transport. Elle siège notamment dans la commission d’enquête sur les mesures des émissions polluantes dans le secteur automobile, créée après la révélation du trucage des véhicules Volkswagen. Elle est présidente de la délégation des socialistes français au Parlement européen depuis janvier 2017.

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