«On a le droit de sécher l’école, alors ? » « Les Américains et les Anglais se font vacciner. Et nous, c’est pour quand ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Libérez Jean-Michel Ribes ! La culture était dans la rue ce mardi, pour exprimer son incompréhension devant la décision du gouvernement, jeudi dernier, de laisser salles de spectacles et les cinémas fermés. Il s’agit d’« éviter d’accroître les flux, les concentrations, les brassages de public », avait justifié le Premier ministre. « Déconfinons la culture ! », ont répondu les banderoles place de la Bastille, à Paris, où le rassemblement organisé par les différents syndicats du secteur du cinéma, de la musique, de la danse ou du théâtre a fait le plein. Comme nous le révélions vendredi, ces syndicats préparent le dépôt d’un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler ou assouplir cette interdiction, et demandent au gouvernement de publier les données scientifiques qui lui permettent de considérer les lieux de spectacle comme plus à risque que les magasins, les églises ou les transports en commun.
Un autoconfinement préventif ? À quelques jours des fêtes de fin d’année, le Conseil scientifique a publié une « note d’éclairage » dans laquelle il liste ses conseils destinés à limiter le risque d’une troisième vague de Covid-19 dès janvier. Sa principale préconisation, c’est de « limiter au maximum les réunions familiales et amicales durant cette période de fin d’année, en en discutant les raisons avec son entourage ». Mais si ce n’est pas possible, le Conseil suggère de s’autoconfiner une semaine avant le 24 décembre ou le 31 décembre, et, éventuellement, de se faire tester préventivement aux réunions familiales.
Mot d’excuse. Le Conseil scientifique préconise aussi de laisser une « tolérance aux familles qui le peuvent et qui le souhaitent » et de permettre aux élèves de ne pas se rendre en cours les 17 et 18 décembre. Cette idée a été reprise par le gouvernement. « Si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l’école jeudi et vendredi, vous le faites », a déclaré Jean Castex sur Europe 1 ce mardi. Seule contrainte, « ces absences doivent être signalées par avance à l’établissement », a précisé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale. Mais, attention, comme les cours se tiendront bien, les élèves absents devront rattraper.
Les profs pas contents. Cette autorisation à sécher l’école ne suscite pas l’enthousiasme des syndicats d’enseignants. « Ce n’est pas parce que ce sont les deux jours avant les vacances que ce ne sont pas deux jours importants pour l’apprentissage », a réagi Guislaine David, secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU. Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), critique, lui, un « degré de précipitation supérieur aux autres annonces tardives » et regrette que « cette décision » n’ait pas été « prise la semaine dernière », ce qui aurait donné aux établissements « le temps de se retourner ». Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), n’est pas non plus ravi. « L’école n’est pas à la carte, ce n’est pas aux parents de décider s’il y a un risque ou non. »
Campagne pas si géante. Le bilan de la première journée de la campagne de tests au Havre est décevant. Seules 2 941 personnes sont allées se faire dépister ce lundi, alors que l’agglomération havraise compte 270 000 habitants. Parmi les volontaires, 43 se sont révélées positifs. Les tests sont réalisés gratuitement et sans rendez-vous dans vingt centres éphémères installés au Havre et dans les communes limitrophes.
Pays-Bas, menace haute. Alors que les Français se promènent depuis ce matin (et jusqu’à 20 heures, gaffe) sans attestation, les Pays-Bas, eux, se claquemurent. Ce lundi soir, le Premier ministre Mark Rutte a annoncé un reconfinement à effet immédiat et pour cinq semaines. Fermeture des écoles, de tous les commerces non essentiels et réveillons limités à trois invités de la famille. Les Pays-Bas en sont à 10 000 nouveaux cas de contamination par jour
Homologation européenne. Alors que les campagnes de vaccination ont déjà commencé au Royaume-Uni et aux États-Unis, le vaccin mis au point par Pfizer (lire l’épisode 17, « Vaccins : questions pour une injection ») ne sera pas homologué avant la semaine prochaine dans l’Union européenne. L’Agence européenne des médicaments a en effet annoncé qu’elle allait se réunir lundi 21 décembre afin de donner ou non son autorisation au vaccin.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? Ce mercredi, un homme condamné en première instance pour harcèlement sexuel et moral mais qui a fait appel et a également obtenu l’annulation de son licenciement va pouvoir réintégrer Europe 1, où travaillent toujours certaines de ses victimes. L’article relatant ce retournement ahurissant arrive très vite sur Les Jours mais, en attendant, son procès était raconté dans cet épisode du Sale boulot, notre série sur les violences faites aux femmes au travail.
Et après qu’est-ce qu’on fait ? Dans Le sale boulot, vous trouverez huit autres enquêtes sur des violences sexuelles faites aux femmes au travail, que ce soit chez un avocat, à la RATP ou à la tour Eiffel. Huit enquêtes longues, précieuses, difficiles, disponibles sur un simple abonnement aux Jours. Un abonnement aux Jours, ça s’offre aussi : il y a des cadeaux qui font réfléchir.