Délits de flics

Né dans les quartiers nord de Marseille, où il a commencé sa carrière, Jean-Hubert A. était « volontaire » pour rejoindre le commissariat d’Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Chargé de répondre au téléphone un soir de juin 2015, le policier sous-estime la gravité de l’incendie signalée par une habitante de Villetaneuse. Il n’envoie ni pompiers ni patrouille et note que l’incendie est éteint. Suspendu quinze jours, Jean-Hubert A. est aujourd’hui CRS.

Retrouvez tous les épisodes avec Jean-Hubert A..

Julien J. a plus de dix ans d’expérience à la brigade des réseaux franciliens, chargée des gares, des métros et des RER. Le policier a débuté là et y exerce encore. Il est jugé à Paris pour un coup de pied spectaculaire donné à un vendeur de maïs centrafricain, à la gare du Nord. « Si les faits se déroulaient aujourd’hui, je referais de la même façon », assume Julien J. à la barre.

Retrouvez tous les épisodes avec Julien J..

Quand il est devenu gardien de la paix, en 2005, Julien R. a d’abord passé trois ans à garder la Préfecture de police sur l’île de la Cité, à Paris. Il a ensuite rejoint la brigade des réseaux franciliens, dans le RER, à la station Châtelet, puis à la gare du Nord. C’est à cet endroit, lors d’une interpellation, qu’il a mis deux coups de pied à un vendeur de maïs au sol.

Retrouvez tous les épisodes avec Julien R..

Depuis presque vingt-cinq ans, Laurent-Franck Lienard s’est spécialisé dans la défense des policiers et des gendarmes, « une centaine » chaque année, mis en cause ou victimes. Ils le connaissent de réputation ou le trouvent par le bouche à oreille. Dans les dossiers qu’il choisit, l’avocat peut faire valoir sa connaissance des armes à feu et du cadre légal d’emploi de la force. Laurent-Franck Lienard est instructeur de tir, formateur dans les écoles de police, réserviste de la gendarmerie. Les militants antiviolences policières le détestent. L’avocat, qui revendique son apolitisme, en rigole : « Il y a des gens qui disent que je suis un facho. Et ça m’amuse terriblement. »

Retrouvez toutes les séries avec Laurent-Franck Lienard.

Arthur L. a passé quatre ans dans la gendarmerie avant de rejoindre une école de police, en 2010. Il est poursuivi pour avoir mis un coup de pied à une jeune femme pendant une altercation à Saint-Denis, en essayant de dégager sa collègue Sarah L.. L’affaire l’a « affecté » et il « réfléchit à [son] avenir sur la voie publique », même s’il pense avoir « plutôt tendance à calmer la situation ». En attendant le jugement, Arthur L. a été muté à sa demande à la brigade spécialisée de terrain (BST) de Bagnolet. C’est sa sixième année d’exercice en Seine-Saint-Denis.

Retrouvez tous les épisodes avec Arthur L..

Frappé par un cancer de la gorge à 27 ans, le policier parle désormais grâce à une prothèse vocale. Il exerce depuis treize ans. Le tribunal lui reproche d’avoir lancé une grenade de désencerclement en direction d’une antenne jeunesse dans une cité de Saint-Denis. Son tir a blessé trois enfants et adolescents, dont un de 14 ans sérieusement touché à l’œil.

Retrouvez tous les épisodes avec Julien C..

Né à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le major Philippe J. est entré dans la police à 27 ans, après avoir été coureur cycliste. Ses trente ans d’expérience en font rêver plus d’un : passé par les CRS et un commissariat parisien avant de revenir en Bretagne, ancien du GIPN, moniteur de tir et formateur envoyé au Liban et en Afghanistan, décoré… Il est chef des BAC « jour » et « nuit » de Rennes depuis trois ans quand une interpellation dans un PMU ternit sa fin de carrière. Philippe J. est poursuivi pour violences – un coup de genou au visage –, faux en écriture publique et dénonciation calomnieuse. Dans l’attente de son procès, il continue à aller sur le terrain, mais de nuit.

Retrouvez tous les épisodes avec Philippe J..

Bête noire des policiers de Seine-Saint-Denis qui l’accusent d’être « antiflics », le procureur-adjoint Loïc Pageot est chargé depuis deux ans de tous les dossiers impliquant des policiers dans le département. Des plus médiatisés, comme « l’affaire Théo L. », aux petits procès racontés dans cette série. Le parquetier évalue l’opportunité des poursuites, conduit les enquêtes préliminaires (en général confiées à l’IGPN), saisit un juge d’instruction si nécessaire et peut traduire les fonctionnaires devant le tribunal correctionnel de Bobigny. À l’audience, on a pu le voir requérir dans des procès de flashball, ou contre un policier jugé aux assises pour avoir abattu un homme en fuite d’une balle dans le dos, à Noisy-le-Sec.

Retrouvez tous les épisodes avec Loïc Pageot.

D’origine marocaine par sa mère, pompier volontaire depuis l’âge de 16 ans, Sarah L. n’est « pas entrée dans la police pour frapper les gens », il y a trois ans et demi. Elle est en poste à la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) depuis deux ans. « On a l’habitude de cette tension », explique-t-elle, mais il est « difficile de faire son travail ». « Si vous rentrez en bleu dans cette cité, vous vous prenez un pavé ou un tir de mortier. » Avec deux de ses collègues, elle comparaît pour violences devant le tribunal de Bobigny, qui lui reproche un coup de tête lors d’une altercation à Saint-Denis. Depuis, elle exerce toujours au même endroit mais en civil.

Retrouvez tous les épisodes avec Sarah L..

Originaire du Nord-Pas-de-Calais, Jonathan D. a commencé sa carrière dans la police comme « cadet de la République », en 2011. Passé par le Centre de rétention administrative de Calais en tant qu’adjoint de sécurité (les « emplois-jeunes » de la police), il rejoint l’école de gardiens de la paix en 2015. Il est affecté au commissariat des Lilas, de nuit. Il est jugé pour « non-assistance à personne en danger », pour ne pas être intervenu lorsque l’un de ses collègues a mis des coups de pieds dans la tête d’un homme à terre.

Retrouvez tous les épisodes avec Jonathan D..

Alexandre T. vient de La Réunion, où il est devenu adjoint de sécurité (les « emplois-jeunes » de la police) en 2008. Depuis 2012, il est gardien de la paix. Une nuit où il a « perdu le contrôle », il a fait tomber un homme à terre, aux Lilas, avant de lui mettre des coups de pieds dans la tête.

Retrouvez tous les épisodes avec Alexandre T..

De 2010 à 2015, Matthieu F. s’est engagé dans l’armée, au 2e Rima. Il est intervenu en Côte d’Ivoire et au Mali, avant de rentrer dans la police. Arrivé au commissariat des Lilas en janvier 2015, il est jugé pour avoir mis deux coups de poing dans la figure d’un lycéen handicapé.

Retrouvez tous les épisodes avec Matthieu F..