L’étude sur la manipulation des écoutes en ligne du Centre national de la musique a finalement été publiée ce lundi. Finalement, parce que ce rapport a déjà connu deux ministres de la Culture, quatre vagues de Covid et une Coupe du monde depuis qu’il a été commandé à l’été 2021, en plus d’un bras de fer avec Spotify, la plus grosse des plateformes de streaming musical aujourd’hui, qui a mis du temps à accepter de participer aux travaux (lire l’épisode 5, « Contre le fake stream, Spotify ne donne pas ses données »). À l’issue de ces méandres, les résultats de cette étude, l’une des premières au monde de cette ampleur, sont ce qu’ils ne pouvaient qu’être : une photographie partielle et imparfaite, mais une première étape essentielle pour arriver à terme à dessiner une vision plus réaliste des fake streams, problème que nous avons décortiqué article après article dans cette série (lire l’épisode 1, « Fraude avec les stars ») et déjà auparavant (lire l’épisode 6 de la saison 2).
Allons-y pour les chiffres à retenir. Selon les données analysées, qui concernent les 10 000 titres les plus écoutés en 2021 en France sur Spotify, Deezer et Qobuz, « la part de streams détectés comme frauduleux en France s’élève entre 1 % et 3 %, […] ce qui représente entre 1 et 3 milliards de streams détectés comme étant frauduleux ». Trois milliards, ça fait un gros chiffre marquant, mais c’est très peu une fois rapporté aux 93,5 milliards d’écoutes décomptées sur les plateformes en 2021, selon le