A-t-il compté les pas qui l’ont mené à la salle d’audience ? Dans ses petits papiers, a-t-il noté la couleur de sa chemise – bleu ciel ? Mardi dernier, le 13 juin, le procès de Gabriel Fortin a débuté à Valence, devant la cour d’assises de la Drôme. L’accusé, à qui l’on reproche d’avoir assassiné deux de ses anciennes directrices des ressources humaines et une employée de Pôle emploi et d’avoir tenté de tuer un autre de ses ex-DRH (lire l’épisode 1, « 19 h 10, la première DRH est déclarée morte ») était très attendu. Tout le monde pensait qu’il ne piperait mot. Certains s’étaient même persuadés qu’il refuserait de monter dans la salle d’audience. Mais il l’a fait. Et à l’écoute du rapport du président, il a souhaité réagir : «Ce sont des mensonges, dans la continuité des faits dont j’ai été victime et qui ont porté atteinte à ma vie privée. J’ai adressé de nombreuses plaintes aux procureurs de Nancy, Chartres, Valence – il est là en robe rouge. J’ai alerté des députés, des ministres de la Justice, le Défenseur des droits. Donc les personnes en capacité d’agir sont responsables de la situation.» Les milliers de notes trouvées dans son ordinateur, chez lui à Nancy, tendent à démontrer qu’en parallèle de ses appels répétés aux autorités, le quadragénaire a longtemps préparé ses actes.
Bertrand Meichel, qui a échappé de justesse à une tentative d’assassinat le 26 janvier 2021, a quitté la société Francel Emerson le 21 mars 2008. Il a trouvé un «nouveau boulot dans l’Est».