Au téléphone, les retrouvailles sont chaleureuses, on se donne d’abord des nouvelles de la vie, de la santé, des enfants. On essaie de compter le nombre de mois depuis la dernière interview. En vrai, avec Jacky et Élodie, c’était devenu autre chose, ou plus, qu’un simple échange d’informations : un compagnonnage fait d’attention réciproque, chacun restant à sa place
C’est sur celui de Voreppe, en Isère, que Les Jours avaient décidé de s’installer, aux côtés des insurgés, pour raconter leur quotidien, leur rage, leurs espoirs (lire l’épisode 3, « “On est les sans-chaussettes, mais on est là, debout” »). Élodie, 34 ans, nous avait dit sa « colère présente depuis très longtemps ». Jacky, 66 ans, brandissait lui une grosse carotte (bio) au passage des voitures qui klaxonnaient alors à qui mieux mieux, en s’esclaffant :