C’est ouf des pieds. Pardonnez cette étrange expression, mais c’est à la winneuse du jour, Maïtena Biraben, qu’on l’a piquée, telle qu’elle la prononçait, pestant contre Vincent Bolloré à la sortie de l’audience des prud’hommes, en juin dernier (lire l’épisode 101, « La très grave faute de Maïtena Biraben »). Ouf des pieds, donc, car Maïtena Biraben vient de rafler 3,4 millions d’euros à Vincent Bolloré pour licenciement « sans cause réelle et sérieuse », c’est là le jugement du tribunal des prud’hommes de Boulogne rendu ce jeudi matin.
Il y a peu de choses qui arrêtent Vincent Bolloré, si ce n’est la justice. C’est, par exemple, le cas en 2017 quand il est condamné à verser la prime d’intéressement à 5 000 salariés de Canal+ alors qu’il avait décidé, d’un coup d’un seul, qu’il ne leur verserait pas, parce que zut, 15 millions d’euros, c’est quand même beaucoup (lire l’épisode 63, « C’est vraiment très intéressement »). Ou quand il est mis en examen en avril dernier pour corruption (lire l’épisode 93, « Bolloré, balance ton port ! »), soupçonné d’avoir mis sa filiale Havas au service des campagnes électorales des présidents Faure Gnassingbé au Togo et Alpha Condé en Guinée. Et ce, en échange, de concessions portuaires. Là, il se sent obligé de quitter la tête de Canal+ et de Vivendi – mais en apparence seulement, rassurez-vous, on continue de le croiser dans les comités de direction au siège de la chaîne cryptée, il n’a rien lâché (lire