L’heure du grand remplacement d’Éric Zemmour a sonné. Dès ce jeudi, il pourrait être contraint d’abandonner Face à l’info qui offre un écrin à ses idées tous les soirs sur CNews. Et c’est le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), souvent brocardé pour ses interventions alternant sourcils froncés et « Houlala si ça continue on va se fâcher », qui vient de mettre un grand coup de gong sur la tête de gondole de CNews. Désormais, et à compter de ce jeudi 9 septembre, le CSA « a décidé de demander aux médias audiovisuels de décompter les interventions de Monsieur Éric Zemmour portant sur le débat politique national ». La conséquence est limpide : soit CNews équilibre le temps de parole faramineux d’Éric Zemmour sur son antenne, soit elle le vire.
Évidemment, ça n’a pas tardé à ouin-ouiniser côté Zemmour. Dans un communiqué publié sur Twitter, il parle de « censure »: « Relaxé à 16 h par la justice, j’ai la joie d’apprendre qu’on essaie de me faire taire par un autre moyen. » Zemmour a de fait été relaxé (en attendant la cassation) mercredi après-midi pour ses propos tenus à la Convention de la droite (extrême) en septembre 2019, mais côté justice, son agenda est chargé avec un rendez-vous le 17 novembre prochain pour son éructation sur les mineurs étrangers (« Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont ! Il faut les renvoyer ! », à lire dans l’épisode 141).
M. Zemmour [peut] être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national
Saisi notamment par le député Matthieu Orphelin (ex-LREM), le CSA a pris plusieurs éléments en compte, explique l’instance aux Jours : le fait que, désormais, les instituts de sondage testent une candidature Zemmour dans leurs études, les affiches « Zemmour président » placardées par ses fans dans toute la France, l’existence d’un réseau de financement, « Les amis d’Eric Zemmour », la décision prise par Le Figaro de suspendre sa chronique et confirmée par l’intéressé le temps de la promotion de son nouveau livre aux airs de rampe de lancement présidentiel… Autant d’éléments qui, conclut le CSA dans son communiqué, démontrent que « M. Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national ».