Macronomics

« Avec Bruno, c’est le renouveau », disait son slogan en 2014, lorsque Le Maire tentait de devenir président de l’UMP. Mais le ministre de l’Économie (48 ans) n’est pas très neuf et son parcours n’a rien d’original. Passé par Sciences-Po, l’ENA et Normale sup, il débute sa carrière au ministère des Affaires étrangères avant de rejoindre le cabinet de Dominique de Villepin, et de le suivre à Matignon entre 2005 et 2007. Ses fidélités politiques sont changeantes. Avoir été le plus proche collaborateur de Villepin ne l’empêche pas de devenir ministre de son adversaire Nicolas Sarkozy (il est secrétaire d’État aux Affaires européenne en 2008, puis ministre de l’Agriculture en 2009). En 2016, il se présente à la primaire de la droite et promet qu’il ne se ralliera « à aucun candidat ». Après sa défaite (2,4 %), il annonce qu’il votera pour François Fillon, avant de le lâcher pendant l’« affaire ». Durant la campagne, il critique Macron, un homme qui porte une « idéologie qui a planté la France », avant d’accepter de rentrer dans son gouvernement.

Il est ministre de l’Économie et des Finances depuis le 17 mai 2017.

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Issu d’une famille au service de l’État, Jean Pisani-Ferry est un économiste proche du pouvoir. Il est le fils d’Edgard Pisani, qui fut ministre de De Gaulle et de Mitterrand, et de Fresnette Ferry, dont le grand-oncle était Jules Ferry, figure des débuts de la IIIe République. Pas très réputé comme théoricien, c’est un homme de réseau à gauche. Il a été engagé dans de nombreux think tanks (Brueguel, Notre Europe, En temps réel, la fondation Jean-Jaurès), a été conseiller de Dominique Strauss-Kahn quand ce dernier était ministre, et a multiplié les postes de direction dans des instituts économiques : Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Conseil d’analyse économique, Commissariat général à la stratégie et à la prospective (de 2013 à 2017). En décembre 2016, il se met au service de Macron et devient le « coordinateur » du programme. On parle de lui comme futur ministre de l’Économie, mais il n’obtient qu’une mission : dresser les grandes lignes du grand plan d’investissement promis durant la campagne.

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Amélie de Montchalin est une députée novice, engagée auprès de La République en marche début 2017 après un parcours dans le monde de l’entreprise. Passée par HEC, elle a travaillé comme économiste chez le courtier Exane et a occupé le poste de directrice de la prospective et du suivi des politiques publiques pour le groupe AXA. Parallèlement, elle s’est engagée à droite dans La Boîte à idées, un club de réflexion proche de l’UMP. Elle a aussi effectué un stage d’assistante parlementaire auprès de Valérie Pécresse. Elue députée LREM de l’Essonne, elle a été désignée « whip » de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Ce rôle, inspiré notamment du Congrès américain, consiste à veiller à la discipline de vote des autres députés En marche.

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Inconnu des médias, Laurent Martel est l’incarnation du technocrate passé par le ministère de l’Économie. Sorti major de l’ENA en 2008, il intègre l’Inspection générale des finances, devient chef de bureau à la direction de la législation fiscale, à la direction générale des finances publiques (DGFIP), puis est nommé conseiller fiscalité au sein du cabinet de Jérôme Cahuzac, au Budget. Un poste qu’il conserve avec son successeur Bernard Cazeneuve. En 2014, retour dans l’administration : il est nommé à plusieurs postes au sein de la DGFIP. À partir de l’été 2016, il se met au service de Macron pour élaborer son programme fiscal, notamment la réforme de l’ISF et l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU). Ce qui lui vaut d’être récompensé, une fois l’élection gagnée, par une nomination comme conseiller fiscalité, dépendant à la fois de l’Élysée et de Matignon.

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Né et ayant fait une partie de ses études à Toulouse, le député novice Laurent Saint-Martin a gardé un accent du Sud pas vraiment natif de la circonscription dans laquelle il a été élu (dans le Val-de-Marne). Ce militant En marche de la première heure (il s’est inscrit dans le mouvement dès avril 2016 et a ensuite participé à la création de comités locaux) se définit comme de gauche, mais d’une « gauche moderne qui accepte d’entrer dans le XXIe siècle ». Un engagement qui lui a valu d’être secrétaire général d’En temps réel, un think tank social-libéral dont Emmanuel Macron était membre du conseil d’administration. Formé à l’Edhec Business School, il a travaillé dans le monde de la finance. D’abord pour le public (Oseo et la Banque publique d’investissement), puis le privé : de 2016 à 2017, il a été directeur commercial d’Euronext, la société qui gère la Bourse de Paris. Désigné par les députés En marche comme rapporteur de la commission des finances, il a préféré laisser provisoirement le poste à Joël Giraud, un député expérimenté. Mais selon l’accord passé avec ce dernier, il devrait dès 2020 devenir rapporteur.

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Député Modem (sur une liste La République en marche) depuis juin 2017, Jean-Noël Barrot ressemble à première vue à ces nombreux parlementaires de la majorité qui débarquent dans la vie politique après une vie professionnelle remplie. Chercheur en économie (formé à HEC et Sciences-Po), il était entre 2013 et 2016 professeur de finance à la Sloan School of Management du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et s’apprêtait à enseigner à HEC en 2017. Mais l’homme est issu d’une lignée de politiques appartenant à la démocratie chrétienne – son père, Jacques, plusieurs fois ministre et figure des partis de centre droit, est décédé en 2014 ; son grand-père, Noël, ancien résistant, a été député MRP de 1945 à 1966. Et ce libéral convaincu a un passé politique bien rempli. Dès 2009, il faisait campagne aux élections européennes sur une liste menée par l’UMP et, en 2015, il a été élu conseiller départemental dans la Haute-Loire (fief de sa famille). Aujourd’hui vice-président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, il a été choisi par le gouvernement pour préparer le plan d’action pour la croissance et la transformation (qui doit devenir un projet de loi en 2018) et réfléchir à la question du financement des entreprises.

Le 8 février 2024, il est nommé ministre délégué chargé de l’Europe.

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Élevée dans une famille de fonctionnaires qui lui ont transmis les idéaux de mai 68 et un goût pour la culture, Alice Zagury est entrée dans la « tech » par hasard, après des études dans une école de management (EM Lyon) et une première expérience dans le milieu des galeries d’art. En 2011, elle fonde avec l’association Silicon Sentier, qui rassemble des acteurs du numérique, Le Camping, un « accélérateur de start-up » qui deviendra ensuite Numa. Puis, en 2013, elle s’associe avec deux autres entrepreneurs (Oussama Ammar et Nicolas Colin) pour créer The Family, un concurrent de Numa, qui accompagne les start-up en prenant une part de leur capital et propose à tous des formations. Après avoir appelé à voter Macron dès le premier tour de la présidentielle, elle est choisie par le gouvernement pour réfléchir aux questions de financement des entreprises dans le cadre du plan d’action pour la croissance et la transformation (qui doit devenir un projet de loi en 2018).

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